
Roger Lafrance
« J’ai quand même été choyé. Je suis né dans une bonne famille, je n’ai pas grandi dans la pauvreté. Mais j’étais un rebelle, j’étais contre l’autorité en général, que ce soit mes parents, l’école ou la police. Le fait de me faire dire quoi faire ou comment agir, j’avais bien de la misère avec ça. »
Il ne s’en cache pas, Olivier Lasnier-Hébert a eu une adolescence tumultueuse. Aujourd’hui, si toute cette période est loin derrière lui, il se sert de son parcours de vie pour parler aux adolescents qui cherchent de quoi sera faite leur vie.
Ces jeunes, il les rencontre dans des organismes communautaires maskoutains, comme la Maison des jeunes de Saint-Hyacinthe, le Centre de pédiatrie sociale Grand Galop ou Espace Carrière. Il leur explique à quel point il est important d’apprendre à se connaître et à trouver leur passion.
Adolescent, son défi de l’autorité l’a amené à intimider les autres jeunes, lui qui avait pourtant une faible estime de soi. À bout de solutions, ses parents l’envoient en pensionnat dans un collège privé de Saint-Guillaume pour qu’il soit davantage encadré. Mais rien n’y fait: après un an, il se faire renvoyer après quelques fugues.
C’est la musique qui le sauvera. Avec son copain Rémi Daoust (Rymz), il monte un spectacle à la polyvalente Hyacinthe-Delorme, encouragé par leurs enseignants. La musique lui apportera la discipline et une passion dans laquelle il se déploiera.
C’est l’éclosion du rap au Québec. Recrutés par une compagnie de disques, Rémi et lui partent en tournée, enregistrent des albums. Entrepreneur dans l’âme, Olivier Lasnier-Hébert n’est pas que chanteur : il multiplie les boulots, ouvre un magasin de vêtements… jusqu’au jour où la vie le rattrape, où il doit prendre un moment de recul face à la dépression. C’est l’heure des choix, car on peut facilement se perdre à force de vouloir courir partout.
«J’ai déjà été à leur place»
Tout son parcours, Olivier Lasnier-Hébert s’en sert abondamment dans ses conférences. Pourquoi s’adresser aux jeunes? Pour redonner à la société, répond-t-il. Pour aider des jeunes à trouver leur passion, à s’investir dans leur vie, à tracer leur route.
« J’ai déjà été à leur place. Quand on s’aime comme personne, c’est beaucoup plus facile d’avancer », affirme-t-il.
Il encourage les jeunes à s’ouvrir aux autres, aux gens qui sont différents ou qui ont vécu. Il parle d’adversité, de résilience et de l’importance de se relever. Car des embûches, il y en aura toujours.
Il est surpris de l’ouverture d’esprit des jeunes qu’il rencontre. Ils le questionnent sur son parcours artistique. La musique les rejoint. Ils se rendent compte que tout devient possible quand on a une passion et qu’on s’y investit.
Aujourd’hui, bien que son travail en gestion immobilière le comble grandement, la musique s’est refait une place dans sa vie bien remplie : écriture de nouvelles chansons, album, vidéoclips tournés à Saint-Hyacinthe. Il guide même sa fille Abby dans la chanson.
Il a le sentiment de faire œuvre utile. «Je pense que ça peut aider bien des jeunes à cheminer dans leur vie », conclut-il.
0 commentaires