Culture

Shakespeare rencontre Star Wars : le film ambitieux d’un Maskoutain

Maxime-Claude L'Écuyer et David Blouin. réalisateur et comédien de Squad Leader TD-73028 Soliloquy.

Maxime-Claude L’Écuyer, originaire de Saint-Hyacinthe, revient tout juste du prestigieux festival de Clermont-Ferrand où il a présenté son dernier court métrage, Squad Leader TD-73028 Soliloquy. Le cinéaste s’est entouré d’une équipe très maskoutaine pour filmer une improbable rencontre entre Star Wars et Shakespeare.

Star Wars rencontre Hamlet

Squad Leader TD-73028 Soliloquy s’affiche aujourd’hui comme le premier fan film de Star Wars jamais réalisé au Québec. Tourné en seulement une journée, dans une carrière de sable de Saint-Lazare, il revisite le célèbre monologue d’Hamlet, de Shakespeare. Cette réplique, commençant par le fameux : « Être ou ne pas être, telle est la question », devient les pensées d’un stormtrooper, un soldat de l’Empire galactique dans Star Wars, errant dans un désert de sable.

Le réalisateur maskoutain a souhaité mêler la culture populaire à la culture classique, révélant ainsi la puissance contemporaine de l’écriture shakespearienne. « Cette réflexion sur la mort a traversé les siècles, explique Maxime-Claude L’Écuyer. J’ai voulu montrer comment un texte classique comme Hamlet a pu garder toute sa force et sa justesse jusqu’ici, maintenant, et même dans cette autre galaxie pas si lointaine, finalement… »

Maxime-Claude L'Écuyer et David Blouin. réalisateur et comédien de Squad Leader TD-73028 Soliloquy.

Auteur de six courts métrages de fiction, dont La cloison, Suki et Zsofika, Maxime-Claude L’Écuyer explore dans son cinéma des thèmes philosophiques et invite à une réflexion sur l’existence. Dans son dernier film, comme dans certains précédents, le spectateur suit le récit de la voix intérieure d’un homme seul. À l’instar d’un cinéaste comme Denis Villeneuve, dont il salue le dernier film Blade Runner 2049, le réalisateur maskoutain trouve « intéressant de redonner une profondeur à la science-fiction, qui est aussi capable d’explorer l’invisible intériorité humaine ».

Une équipe maskoutaine

Squad Leader TD-73028 Soliloquy met en vedette David Blouin, alias TD-73028. L’acteur originaire de Saint-Hyacinthe est aussi membre de la Légion 501, un regroupement mondial de cosplayers de Star Wars, c’est-à-dire de fans confectionnant les costumes de leurs héros préférés et se retrouvant lors d’évènements spéciaux. Il partage l’écran avec le comédien Anton Golikov, qui prête sa voix au « stormtrooper-Hamlet ».

Parmi les autres membres de l’équipe du film, on note la participation de plusieurs Maskoutains, dont Cathy Bazinet, qui s’est assurée de l’intégrité des épreuves de tournage, Francis Plante, auteur du story-board, Martin M. Messier, mixeur sonore, Jean-Michel Bourgeois, aux effets visuels, et Alexandre Bernard, journaliste chez Radio-Canada, qui s’est improvisé sand specialist (spécialiste du sable) le temps du tournage.

Maxime-Claude L’Écuyer, qui a financé entièrement le film, souligne qu’il doit beaucoup à son équipe. « Je n’aurais jamais pu réussir un tel exploit sans la participation et l’implication d’une superbe équipe. Faire des films n’est pas toujours évident, mais grâce au soutien de personnes passionnées et talentueuses, tout devient possible ! »

Un court métrage qui voyage

Le film a commencé sa carrière au prestigieux festival de Clermont-Ferrand, en France. Squad Leader TD-73028 Soliloquy a fait partie des neuf courts métrages québécois sélectionnés pour « Talent tout court », une initiative de Téléfilm Canada permettant de faire rayonner la relève cinématographique canadienne. La première officielle du film aura lieu le 15 mars prochain lors du festival Regard, au Saguenay. Pour cette 29e édition, Squad Leader TD-73028 Soliloquy sera présenté en ouverture du festival.

Par ailleurs, le cinéaste développe actuellement son premier long métrage de fiction, Pentimento, avec la société de production Parallaxes. Son premier documentaire, 305 de Bellechasse, sur des ateliers d’artistes, sortira également prochainement. Il prendra, entre autres, la forme d’un microsite Web sur la plateforme numérique La Fabrique culturelle, mise sur pied par Télé-Québec pour diffuser la culture québécoise.