Félix Tremblay
Bêtement plantés là?
Encore une fois, nous avons eu droit à un été hors norme. Chaleurs accablantes et humidité, pluies abondantes qui inondent les sous-sols et restes de tempêtes tropicales qui abiment les champs furent autant de manifestations des changements climatiques. Devant l’augmentation de la fréquence et de la force de ces phénomènes, nous pouvons faire quelque chose de très simple : planter des arbres.
Croyez-le ou non, il s’en trouve encore pour penser que les arbres n’ont pas leur place en ville. Pourtant, les arbres et le couvert végétal pourraient jouer un rôle important dans la lutte aux changements climatiques.
D’abord, l’arbre est un puits de carbone. La croissance de l’arbre, permise par un mécanisme nommé photosynthèse, repose sur l’extraction du CO2 de l’air pour le transformer en matière végétale. À partir d’une certaine taille, l’arbre en consomme beaucoup et ne le relâchera que si on le brûle ou s’il se décompose. Le CO2 étant le principal gaz à effet de serre (GES), chaque arbre nous en débarrasse un peu.
En second lieu, parce qu’il absorbe les rayons du soleil pour alimenter le mécanisme de photosynthèse, l’arbre convertit une partie des rayons solaires, qui autrement nous réchaufferaient, en énergie qui sert à fixer le CO2. Les branches et feuilles de l’arbre font de l’ombre et empêchent le sol d’absorber cette lumière. Il fait moins chaud sous les arbres qu’ailleurs.
Maintenant, ajoutons quelque chose de formidable : l’arbre frappé par le soleil transpire. Comme pour vous et pour moi, de l’eau s’évapore de sa surface quand il fait chaud, entraînant avec elle la chaleur. Un arbre équivaudrait ainsi à près de dix climatiseurs. Non seulement c’est moins chaud sous les arbres, mais c’est aussi moins chaud à proximité d’eux. Économie d’énergie dans les maisons et protection de la population contre les effets néfastes de la chaleur sont augmentées grâce aux arbres. Les jeunes enfants et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables aux effets de la chaleur, ce qui se répercute sur leur santé. Les arbres diminuent notre facture collective de soins.
Les arbres purifient l’air, forment un écran entre les autoroutes et les domiciles, nettoient même le sol. Leurs racines retiennent les berges et limitent l’érosion des terrains adjacents. Elles empêchent les eaux de ruissellement souillées de contaminer notre Yamaska. Pourquoi ne pas en planter davantage?
La Ville avait conclu en 2022 que le couvert végétal était déficient, surtout dans le quartier Saint-Sacrement. Le plan canopée prévoyait remédier à la situation. Cet automne, dans le cadre de la première édition du Programme d’aide financière à l’environnement (PAFE) de la MRC des Maskoutains, c’est 25 000$ qui seront investis pour planter cinq-cents arbres et arbustes indigènes le long du cours d’eau Plein Champ, dans le parc industriel Olivier-Chalifoux. C’est réjouissant et merci aux nombreux bénévoles qui mettront l’épaule à la roue. Les arbres plantés y joueront un rôle important, mais s’il n’en tenait qu’à moi, j’en aurais aussi planté dans les quartiers résidentiels; il en manque encore.
Effectivement, le rôle des arbres est indéniable pour notre santé autant physique que mentale.
Prochainement, le 26 octobre, Arbres.eco plantera 600 arbres et arbustes au coin des rues Casavant Ouest et Coulonge. Cette plantation sera effectuée par des élèves du collège Saint-Maurice. Elle sera commanditée par Desjardins et la Ville de Saint-Hyacinthe.
Prenant la forme d’une micro forêt, ces arbres compétitionneront pour grandir à la vitesse grand V. Cette micro forêt atteindra une taille respectable en dix ans au lieu de vingt ans comme il se produirait en nature. C’est un principe japonnais qui fait son chemin de plus en plus au Québec.
Arbres.eco en sera à sa cinquième micro forêt au Québec, dont trois à l’Assomption, une à Venise-en-Québec et enfin une ici à Saint-Hyacinthe.
Bienvenue aux bénévoles qui aimeraient mettre la main à la terre à compter de 9h le 26 octobre.