Environnement

Des souhaits pour la nouvelle année

Je nous souhaite que le gros bon sens si cher à nos politiciens soit utilisé à bon escient et qu’on se décide enfin à protéger les populations vulnérables de caribous forestiers. Photo : FREEPIX

En termes d’environnement, devrions-nous débuter l’année avec optimisme ou avec pessimisme? Si, pour mes chroniques, je suis toujours optimiste, c’est parce que je pense que c’est là un ton franchement plus engageant pour les lecteurs. J’aime croire que ça donne le goût d’agir plus que les plaintes ou les sermons. Par contre, soyons franc, j’écris aussi parce que je suis profondément pessimiste : je vois bien que les avancées sont lentes et peu nombreuses. Bien qu’on dise parfois du pessimiste qu’il l’est justement parce qu’il sait que ça pourrait aller mieux, je vous propose quand même de laisser faire les traditionnelles résolutions et, pour poursuivre dans l’optimisme, de dresser plutôt une liste de petites choses que je nous souhaite en 2025 pour faire avancer la cause.

Pour Saint-Hyacinthe d’abord. Je nous souhaite qu’elle poursuive sa transition vers une véritable ville de son époque : avec des citoyens et des politiciens qui apprécient qu’on épande moins de sel de déglaçage.  Qu’on puisse espérer moins d’immenses stationnements hideux et moins de déversements d’eaux usées dans la Yamaska. Plus d’arbres, d’herbes hautes, de papillons. Plus de vélo et de pistes cyclables.

Au provincial, je nous souhaite une réforme de la collecte sélective et de la consigne qui fonctionne. Depuis le premier janvier, on peut maintenant mettre n’importe quel emballage ou contenant au bac de recyclage à l’exception de ceux de polystyrène expansible (communément appelé styromousse) et de ceux qui servent à maintenir leur contenu sous pression (canette d’aérosol, bombonne de gaz). Pour ceux qui ne savaient pas trier, ça ne changera malheureusement pas grand-chose. En quoi cela sera-t-il bon pour l’environnement? Les fabricants et commerçants devront choisir d’emballer avec des matières plus écologiques puisque la réforme prévoit que le coût du recyclage leur sera facturé en fonction de notre capacité à traiter les matières. Ainsi, le contenu du bac qui se recycle mal ou qui ne se recycle pas augmentera leur facture. Espérons qu’à long terme l’incitatif économique réduira l’utilisation inutile de plastique. Je nous souhaite aussi de continuer à laisser sur les tablettes les articles suremballés : qui a vraiment besoin que son chou ou son navet soit recouvert de pellicule plastique?

Finalement, je nous souhaite d’agir sans se demander toujours ce que ça donne. Si quelque chose est bon ou bien, on devrait le faire un point c’est tout, non? Quand on a la chance d’agir pour sauver une espèce de l’extinction, je ne comprends pas qu’on se retienne à ce point. Je nous souhaite que le gros bon sens si cher à nos politiciens soit utilisé à bon escient et qu’on se décide enfin à protéger les populations vulnérables de caribous forestiers. Ça ne sauvera pas toutes les autres espèces menacées, c’est vrai, mais ça donnera peut-être une impulsion pour ne pas s’arrêter au seul caribou une fois qu’on se sera mobilisé. Qui sait? Si on constate que l’action donne des résultats, on pourrait peut-être y prendre goût.