Environnement

Upton reporte sa décision sur l’entreposage de propane

Photo : Nelson Dion

La Municipalité d’Upton reporte l’adoption de son règlement ayant pour but d’établir des distances séparatives minimales de 240 mètres des résidences pour certains usages d’entreposage dans la zone 402 où le Groupe Suroît projette d’exploiter un site de stockage et de transbordement de gaz propane.

Photo : Nelson Dion

Le directeur général et greffier-trésorier de la Municipalité, Nabil Boughanmi, indique que l’adoption du règlement est reportée de quelques semaines dans l’attente de conseils juridiques. « Nous avons reçu deux demandes pour la tenue d’un référendum sur le projet de règlement de la part de Groupe Suroît qui a deux adresses dans le secteur ciblé. Cela nous donne un résultat de 50 % pour la zone 402. On veut savoir si la majorité est de 50 % plus un dans l’esprit de la Loi sur les référendums avant de statuer. »

Le règlement 2022-347-B a été adopté le 7 mai par le conseil municipal. Il stipule notamment qu’un périmètre de 240 mètres devra être respecté entre toute infrastructure d’entreposage de matières dangereuses et les résidences sur l’ensemble du territoire de la Municipalité, à l’exception de la zone 402.

Menace de poursuite

Le promoteur, Groupe Suroît, menace de poursuivre la Municipalité pour 8,5 M$ si elle bloque son projet. Lors d’une séance publique tenue le 3 mai dernier, le conseil municipal d’Upton s’est prononcé contre le projet.

Une pétition

Dans les heures précédentes, le mouvement citoyen Upton sans flamme avait déposé une pétition de 1 325 personnes, dont 729 Uptonais, contre le projet. Le maire, Robert Leclerc, avait alors mentionné que la Municipalité avait la responsabilité d’assurer la sécurité de ses citoyens.

« Nous sommes vraiment heureux que notre conseil nous ait entendus et continue de maintenir sa position malgré la mise en demeure de la compagnie (8,5 millions). On suit le processus de près, on pourrait dire qu’on s’est ‘‘abonnés’’ à toutes les rencontres du conseil des prochaines années. Notre mouvement fait confiance à sa municipalité et nous avons bien hâte que toute cette histoire soit chose du passé », commente une porte-parole du mouvement, Nicolanne Sabourin.

Le promoteur ne commente pas

Le Groupe Suroît prévoit la construction de son site sur la route 116, à l’entrée nord du village. Le PDG de l’entreprise, Marquis Grégoire Jr, estime qu’il n’y a absolument rien de comparable entre son projet et la situation de Lac-Mégantic. « Nos distances sont beaucoup plus courtes et nos réservoirs de propanes seront ensevelis. Nous aurons le projet le plus sécuritaire au Canada », mentionnait-il au Journal Mobiles en février dernier.

Le relationniste du promoteur, Steve Flanagan, a indiqué qu’il n’y avait pas de nouveau dans le dossier et qu’il n’y aurait pas de déclarations publiques à ce stade-ci.

Le député aux aguets

Le député bloquiste de Saint-Hyacinthe-Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, demeure aux aguets concernant ce dossier. Le député a pris connaissance des décisions prises par le conseil municipal. Il se dit observateur pour le moment, mais il rappelle qu’il avait incité à la prudence au printemps. « Les voies ferrées seraient construites sur des terres agricoles en bordure de la rivière Noire, où il y a des mentions historiques d’espèces à statut particulier. La proximité avec les résidents du village ferait d’un éventuel accident une véritable tragédie. L’école de la Croisée se trouve à peine à 1,25 km du site potentiel. Personne ne veut revivre un deuxième Lac-Mégantic », mentionnait-il.

Rappelons qu’en 2010, une fuite de propane sur le site de Distribution Upton, au cœur de la municipalité, avait forcé l’évacuation des résidents. Une décision de la Régie du bâtiment du Québec a contraint l’entreprise à cesser, en mars 2021, l’exploitation de son centre de transvasement de propane pour des raisons de sécurité.