Roger Lafrance
Le bénévolat, aussi une affaire de jeunes
C’était un beau salon qui avait lieu le 26 octobre aux Galeries Saint-Hyacinthe. Il y avait là tout le milieu communautaire maskoutain qui y présentait ses services mais aussi ses besoins en bénévoles.
Car on ne le dira jamais assez, le communautaire, c’est une grande partie de notre filet social pour tous ceux qui ont des besoins. L’État ne peut pas tout faire à lui seul. Les organismes à but non lucratif sont souvent le dernier rempart pour obtenir de l’aide, pour être écouté, se faire conseiller ou guider.
Même si, au fil du temps, les organismes communautaires se sont professionnalisés en améliorant les conditions de travail de leurs travailleurs et leurs expertises, les bénévoles sont toujours essentiels dans l’offre de services qu’ils peuvent offrir. D’ailleurs, lors du salon Le Grand Rendez-Vous, ils étaient nombreux aux différents kiosques.
Selon une enquête SOM réalisée l’an dernier, 79% des Québécois affirmaient avoir donné du temps gratuitement pour une cause ou à des gens de leur entourage. Parmi eux, 35% affirmaient avoir fait du bénévolat auprès d’un organisme.
Quand on pense aux bénévoles, on voit surtout des personnes d’un certain âge. Normal, puisque les personnes plus âgées ont davantage de temps à consacrer aux autres.
Mais qu’en est-il des jeunes? Les voit-on faire du bénévolat? On pourrait croire qu’ils sont absents.
Et bien, non. Une enquête réalisée en 2018 révélait qu’environ 40% des jeunes de 15 à 34 ans du Québec avaient effectué du bénévolat auprès de groupes ou d’organismes au cours des 12 mois précédents. Mieux : 80% des répondants avaient effectué du « bénévolat informel », en apportant directement de l’aide à des gens, ou en effectuant des activités pour améliorer leur communauté. C’est plus que chez les 35 ans et plus!
Selon le Réseau de l’action bénévole du Québec, les jeunes veulent contribuer au mieux-être de leur collectivité. Ils perçoivent leurs actions comme un « engagement citoyen » plutôt que comme du bénévolat.
Celui-ci est lié à une cause sociale qui les interpelle, qu’elle soit d’ici ou d’ailleurs. Pour eux, la définition de la communauté est totalement élargie autant sur le plan géographique que sur celui de leurs intérêts. Évidemment, on pense tout de suite à l’environnement, l’une des causes phares chez les jeunes.
Tout cela pour dire que le milieu communautaire doit trouver le moyen d’intéresser les jeunes à leurs missions ou à leurs causes. Les bénévoles d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Et ceux de demain seront forcément différents de ceux qui « bénévolent » en ce moment.
Dans la région, certaines écoles font du beau travail pour inciter leurs élèves à faire du bénévolat. C’est le cas des écoles privées et des classes internationales. Il faut saluer le travail des enseignants et des directions d’école. Il est important d’établir des ponts avec la communauté, de faire découvrir aux jeunes d’autres réalités que la leur.
Le bénévolat, c’est aussi une façon de faire des jeunes des citoyens impliqués dans leur milieu et désireux de faire de notre communauté un monde meilleur.
Qu’on le veuille ou pas, le filet social qu’est le milieu communautaire doit être préservé et il deviendra sans doute plus important que jamais dans l’avenir.
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