Roger Lafrance
« Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
On reconnaît tous cette citation de John F. Kennedy, faite lors de son discours inaugural du 20 janvier 1961, alors qu’il débutait sa présidence. Cette citation m’a toujours marqué. À l’époque, il s’agissait d’un appel à l’engagement civique envers l’armée américaine, alors que le monde était en pleine guerre froide.
En fait, je voulais me servir de cette citation pour parler de l’engagement citoyen. J’avoue que j’éprouve toujours un inconfort face à tout le discours ambiant où le « moi » est omniprésent face au « nous », où les droits individuels règnent partout.
Un inconfort face aux syndicats qui demandent toujours plus. Aux médecins qui refusent toute mesure de performance. À l’État qui ne parvient plus à garantir des hôpitaux ou des écoles de qualité. Ou aux entreprises qui font affaire avec l’État en essayant d’extorquer le maximum de fric (ex. : le scandale SAAQclic).
Je voulais aussi exprimer qu’il nous appartient à tous d’améliorer le monde dans lequel on vit. Par de petits gestes comme aider les gens de son entourage ou même des gens qu’on ne connaît pas, ramasser un déchet laissé par terre ou faire preuve de compassion ou d’amabilité, on peut changer le monde à notre façon. Les gouvernements ne peuvent pas tout faire.
C’est toujours ainsi que j’ai compris la citation de John F. Kennedy. Tous ces gestes gratuits changent nos sociétés. En passant, c’est comme ça que sont apparus la plupart des organismes, qu’ils soient communautaires, de loisirs, culturels ou sportifs. Par une volonté de vouloir aider autrui.
Toutefois, j’ai décidé de ne pas vous parler de ce sujet (même si je viens pourtant de le faire!). Pour retrouver la citation exacte, je suis allé à la source, soit le discours de John F. Kennedy que j’ai trouvé sur le site John F. Kennedy Presidential Library and Museum, accessible en plusieurs langues dont le français. Et j’ai relu ce discours plutôt bref mais combien inspirant.
Or, ce discours est toujours aussi actuel, surtout face à ce qui se passe présentement au sud de la frontière. Ce discours était essentiellement un appel à la paix et au devoir d’agir pour préserver la liberté, lutter contre la pauvreté ou la maladie à travers le monde. C’était aussi un appel à la coopération, à l’implication civique.
« Aujourd’hui, la trompette nous appelle à nouveau, non pas comme un appel à porter les armes, même si nous en avons besoin, ni comme un appel au combat, même si nous sommes assiégés, mais comme un appel à porter le fardeau d’une longue lutte crépusculaire, (…) une lutte contre les ennemis communs de l’homme : la tyrannie, la pauvreté, la maladie et la guerre elle-même. »
Au moment où les États-Unis laissent place à l’autoritarisme, décident d’expulser les immigrants sans détour, de renvoyer sauvagement des employés de l’État ou de couper les budgets des universités ou des centres de recherche, alors que les guerres en Ukraine ou à Gaza sont en train de tout détruire, ou que beaucoup de grandes entreprises ne cherchent qu’à s’enrichir encore plus, ce discours fait du bien. Et il fait contraste avec ce que se passe avec le retour de Trump à la présidence des États-Unis.
J’aimerais bien retrouver ce genre de discours chez nos dirigeants. J’aimerais aussi le retrouver auprès de tous ceux qui revendiquent ou qui défendent leurs intérêts.
Ce n’est pas à l’État de tout régler, ni aux citoyens de tout prendre sur leurs épaules. Mais, il y a un équilibre qui est important à préserver.
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