
Roger Lafrance
Est-ce encore possible aujourd’hui d’être optimiste? Depuis que les Américains ont élu un nouveau président, c’est pas mal plus difficile de l’être.
Je l’ai déjà écrit à quelques reprises dans Mobiles : je suis un éternel optimiste. J’aime toujours mieux voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Cela ne m’empêche pas de dénoncer ce qui va mal. Je suis même assez bon pour critiquer! Après tout, un journaliste qui ne critique pas, ça n’existe pas.
Mais, avouons-le : nous traversons des temps plutôt difficiles. Depuis qu’il a été réélu, Donald Trump nous entraîne dans un monde marqué par le chaos. Toutes les certitudes d’hier ne le sont plus.
C’est aussi vrai pour notre portefeuille. Jamais notre épicerie n’a coûté si cher. D’une fois à l’autre, on se surprend à constater à quel point tout augmente.
Mais c’est la même chose sur tout. Pour le logement, l’auto, pour chaque article qu’on achète ou chaque service. On en vient à se demander si un jour, cette spirale de l’inflation finira par s’estomper. Une chose est sûre : il nous en reste toujours moins dans nos poches à la fin du mois.
Collectivement, on ne peut pas dire non plus que ça aille très bien. Malgré les déficits monstres tant au provincial qu’au fédéral, plusieurs de nos hôpitaux craquent de partout, nos routes sont défoncées, il n’y a pratiquement pas de projets qui ne sont pas grevés par les dépassements de coûts. Et dire qu’on n’a pas encore vu l’effet des tarifs de Donald Trump!
Bref, c’est un temps dur pour les optimistes.
J’avoue que nos sociétés, et surtout les médias, carburent à ce qui va mal. À force de ne voir que les mauvaises nouvelles, on finit par croire que tout va mal. Mais est-ce que c’est la réalité?
Ceux qui voyagent un peu savent très bien que lorsqu’on se compare, on s’en sort plutôt bien au pays de la neige et de la poutine. Nous vivons dans un pays privilégié, où la nourriture est abondante et les conditions de vie sont quand même très bien.
Malgré toutes nos difficultés, nous nous préoccupons toujours des plus démunis, des itinérants, des enfants et des aînés. On s’insurge encore contre les injustices, notre esprit est encore marqué par l’entraide, la compassion et l’écoute.
Je ne sais pas si c’est l’âge, mais il m’arrive de plus en plus souvent de commencer mes phrases par « Dans mon temps… ». La mémoire est toujours sélective. Oui, il y a des conditions qui empirent, ou des avantages qui se réduisent. Mais qui oserait prétendre que dans son temps, tout était bien mieux? Chaque jour qui passe, la vie évolue. Tout n’est qu’un changement perpétuel.
En fait, malgré l’ambiance de pessimisme dans lequel nous baignons, je me rends compte que je reste un éternel optimiste face à la vie. J’ai toujours foi en l’être humain, en sa créativité, à son ouverture d’esprit (malgré tous ceux dont l’esprit s’est refermé!).
Peut-être qu’au fond, je me sens… juste vieux.
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