Politique
Élections municipales

Chantal Goulet vise la mairie

chantal

La Brûlerie Mondor était bondée pour l’annonce qu’allait faire Chantal Goulet cet après-midi du 2 octobre. C’était déjà connu qu’elle rendrait publique sa candidature à la mairie de Saint-Hyacinthe en vue de l’élection du 5 novembre.

Devant ses nombreux partisans, provenant en majorité du milieu communautaire, la femme de 52 ans a relaté ses expériences de travail, de même que ses engagements dans la communauté, puis elle a proposé avec détermination « un souffle nouveau » pour l’administration de la Ville.

Concernant le sujet de l’heure – soit la construction d’une tour de 15 étages au centre-ville -, Mme Goulet a déclaré en entrevue qu’elle mettait au défi le maire sortant, Claude Corbeil, de participer à un débat public portant principalement sur ce projet de Réseau Sélection.

Chantal Goulet a fait l'annonce de sa candidature à la mairie, le 2 octobre à la Brulerie Mondor. Photo : Nelson Dion

« J’ai été l’une des 2530 signataires de la pétition qui s’opposait au projet, a-t-elle signalé. La grande majorité des personnes avec lesquelles j’en ai parlé étaient également contre. Il y a davantage d’aspects négatifs que de positifs dans ce projet, notamment du point de vue social et environnemental. Et la Ville ne veut même pas que l’on étudie les impacts. Je crois que cette question sera le principal enjeu électoral » estime-t-elle.

Concernant le fameux problème de stationnement au centre-ville, la Maskoutaine trouve que l’installation d’horodateurs n’était pas une bonne idée. « Je ne pense pas que la Ville fasse beaucoup d’argent avec ça. Et en plus, ça indispose bien du monde. On devrait aussi les enlever sur les rues Sainte-Anne et Gauthier. »

Manque de transparence et fermeture

Chantal Goulet déplore le manque de transparence et la fermeture du conseil municipal actuel. « J’ai rencontré beaucoup de personnes insatisfaites des procédés employés et des décisions adoptées par l’administration municipale dans plusieurs dossiers, a-t-elle constaté. Des comités de citoyens se sont formés afin de contester, de faire entendre leurs opinions et développer une plate-forme citoyenne inspirée des principes de démocratie participative. Je crois que nous avons une richesse d’expertises dans notre communauté qui mérite d’être reconnue et valorisée. »

La candidate entend d’ailleurs, si elle est élue, mettre sur pied un comité consultatif permanent, formé de citoyens, qui évaluerait les projets ayant des impacts sur la qualité de vie des résidents des quartiers. « Je voudrais qu’il y ait au moins deux membres âgés de 30 ans ou moins sur ce comité. On n’entend pas assez souvent la voix des jeunes à Saint-Hyacinthe » a-t-elle constaté.

Le saut en politique

Impliquée dans la gestion des organismes communautaires depuis des années, Chantal Goulet songeait à se lancer en politique depuis longtemps, quel que soit le niveau. « J’attendais juste le bon moment, dit-elle. Quand j’ai vu que le maire Corbeil n’aurait probablement pas d’opposition, et donc, qu’il n’aurait pas à justifier sa gestion, ça m’a décidée. Je n’ai rien contre lui personnellement, mais nous n’avons certainement pas les mêmes idées » avance-t-elle.

La joute politique ne lui est pas étrangère puisqu’elle a été l’adjointe principale de la députée bloquiste Ève-Mary Thai Thi Lac de 2007 à 2011. De plus, aux élections municipales de 2013, elle agissait comme agente officielle du candidat Jeannot Caron dans le district Cascades.

Ses fonctions de coordonnatrice de la Corporation de développement communautaire (CDC) des Maskoutains, de 2011 à 2017, l’ont amenée à interpeller à plusieurs occasions les élus, notamment municipaux.

Il y a deux ans, elle a fait une intervention remarquée à la séance du conseil de ville. La représentante de la CDC plaidait pour les organismes communautaires propriétaires de leur immeuble. En leurs noms, elle réclamait l’abolition complète de la taxe compensatoire qui leur est imposée par la municipalité. Elle a reçu une réponse négative du maire et même des propos acrimonieux de la part de deux conseillers qui la considéraient dérangeante. Une motivation supplémentaire pour faire le saut en politique?