Politique

Huées et applaudissements pour Justin Trudeau

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Ce vendredi 18 janvier à 19h, nos citoyens étaient invités à rencontrer Justin Trudeau qui, depuis 2017, tient des assemblées afin de prendre le pouls de la population. La rencontre se tenait au Pavillon Saint-Joseph, ne permettant de recevoir que 200 personnes.

Entre huées et applaudissements

D’entrée de jeu, les non initiés découvrirent un arsenal de sécurité imposant. Qu’à cela ne tienne, dès 16h30, des citoyens arrivèrent et la salle se remplit. Ministres, députés, maire et préfète étaient présents.  Quelques gilets jaunes et plusieurs membres de la meute également. Dès l’entrée de Justin Trudeau, applaudissements et huées fusèrent. Habitué à ce type de rencontres, le PM affichait une maîtrise parfaite de lui-même, alternant écoute, humour et remarques sur le respect. Un gilet jaune bruyant fut expulsé de la salle. Les questions des participants étaient précises, pointues et variées. Si, parfois, on avait l’impression d’entendre une cassette bien apprise, d’autres dossiers étaient maîtrisés par Justin Trudeau.

Préoccupations environnementales

L’environnement fut abordé par plusieurs, mentionnant notamment l’achat du pipeline. Chaque fois, M. Trudeau mentionnait que son gouvernement pose des gestes pour l’environnement mais qu’il souhaite stimuler l’emploi et la croissance économique, disant que les profits de ce pipeline permettront de financer le développement durable. Il rappela la tragédie de Mégantic, disant que son pipeline serait plus sécuritaire qu’un train. Il veut faire payer les pollueurs et dit que les mesures de protection des océans sont les « meilleures au monde ».

Justin Trudeau, tient depuis 2017 des assemblées afin de prendre le pouls de la population. Photo : Nelson Dion

Respect des autochtones

Le respect des autochtones fut abordé maintes fois, avec un rappel des 14 arrestations au barrage tenu par des membres de la Première Nation Wet’suwet’. Une banderole fut déroulée, mentionnant le refus de voir un pipeline passer sur ce territoire. Justin Trudeau : « ce qui est arrivé la semaine passée, la manière dont de fut géré, c’était une erreur. »

Immigrations controversées

L’immigration était LE sujet suscitant huées et applaudissements. Un citoyen immigré il y a 20 ans, avec 8 enfants nés ici d’une mère québécoise (aujourd’hui décédée) se trouve dans la situation pénible d’un sans papier. Le PM, vantant l’immigration « qui est bonne pour le pays », promis que son équipe regarderait le dossier. À un citoyen clamant que l’immigration de musulmans imposera la Charia et à une autre disant que le pacte de l’ONU fut signé sans consulter la population, Justin Trudeau parla des milliers de personnes fuyant la guerre et la misère, de liberté de religion et précisa que la loi s’appliquait à tous. « Beaucoup de fausses informations circulent sur Internet ».

Des producteurs inquiets

Rosaire Pion demanda au PM s’il était conscient des lourds délais de traitement pour la demande de travailleurs saisonniers, au point que certains n’arrivent pas à temps. Justin Trudeau mentionna que ce programme représente de grands défis et qu’il s’améliore. Un agriculteur demanda de réviser l’entente de l’ALENA, parlant de producteurs acculés à la fermeture. Une dirigeante de ferme laitière, qui sut nous émouvoir le public, rappela qu’ils avaient été poussés à investir en étant les grands perdants de trois accords internationaux : « On demande un engagement véritable. Pas encore de fausses promesses, mais un engagement pour compenser chaque producteur touché ». Elle rappela que les produits étrangers ne respectent pas les normes d’ici. Justin Trudeau : « On veut s’assoir avec l’industrie pour s’en occuper. Et je vous fais la promesse qu’il n’y aura plus aucune atteinte aux producteurs laitiers dans nos prochains accords. » Il se dit ouvert à l’étiquetage des produits.

Impôt et scrutin

Un enseignant souhaite un rapport d’impôt unique. Justin Trudeau dit que 3 points doivent être réglés : les milliers d’emplois fédéraux, les paradis fiscaux et l’harmonisation des manières de calculer. Une citoyenne dénonce le mode de scrutin archaïque qu’il avait promis de changer, par équité et justice. Le PM parla d’absence de consensus : « cela ferait un mal profond au Canada ».

Bref, une assemblée tenue entre révolte et approbation, par un premier ministre aimant visiblement ce genre de rencontres. Espérons que ces dossiers que le PM souhaite confier à son équipe obtiendront attention et suivi. Nos citoyens ont besoin de l’appui de ceux qu’ils ont élus.