Politique

La MRC se porte acquéreur du bâtiment de la Place Consumaj

Pour le directeur général de la MRC des Maskoutains, André Charron, la Place Consumaj était le seul bâtiment qui cochait toutes les cases. Au total, l’organisme a visité 16 bâtiments, dont une partie dans le centre-ville de Saint-Hyacinthe, mais aucun ne pouvait accueillir les 49 employés de la MRC. Photo : Nelson Dion

La MRC des Maskoutains a officialisé son départ du centre-ville de Saint-Hyacinthe le 8 mars dernier en entérinant le règlement d’emprunt de 6,6 millions de dollars pour déménager à la Place Consumaj, bâtiment qui accueille le restaurant Casa Flora et les employés de Financement agricole Canada (FAC).

Pour le directeur général de la MRC des Maskoutains, André Charron, la Place Consumaj était le seul bâtiment qui cochait toutes les cases. Au total, l’organisme a visité 16 bâtiments, dont une partie dans le centre-ville de Saint-Hyacinthe, mais aucun ne pouvait accueillir les 49 employés de la MRC.

« Dans le meilleur des mondes, on voulait rester au centre-ville. On a tout fait en notre pouvoir pour rester, mais à la fin de la journée, on devait trouver un bâtiment qui répondait à nos besoins à un coût raisonnable », a expliqué André Charron au représentant du Journal Mobiles.

Le plan financier était l’un des éléments analysés. De son propre aveu, la Place Consumaj demeurait le projet le moins coûteux pour les Maskoutains. Comme ce projet est financé à l’aide des deniers publics, le conseil a porté une grande attention au montant payé.

« Nous avions visité l’église située au centre-ville pour voir les possibilités de l’aménager selon nos besoins, mais les coûts étaient beaucoup plus élevés que le prix payé pour le bâtiment acquis. La Place Consumaj était le meilleur compromis pour répondre à nos besoins et respecter la capacité de payer des contribuables maskoutains », a fait savoir celui qui œuvre dans le milieu municipal depuis 39 ans.

Quelques récalcitrants autour de la table

Certes, le conseiller municipal du district Cascades à Saint-Hyacinthe, Jeannot Caron, a tout fait en son pouvoir pour persuader le conseil de l’importance de conserver les bureaux de la MRC des Maskoutains au centre-ville. Ce dernier avait le soutien du maire, André Beauregard, qui, lui aussi, plaidait pour conserver l’espace de travail au centre-ville.

« Le maire, André Beauregard, a vraiment milité dans ce sens pour que les bureaux de la MRC restent au cœur du centre-ville, mais devant l’évidence, il s’est rangé derrière la décision du conseil. La grande majorité du conseil était d’accord avec ce projet », d’expliquer le préfet de la MRC et maire de Saint-Simon, Simon Giard.

Questionné sur le désaccord de deux maires de la MRC pour le projet de règlement, Simon Giard n’a pas voulu trop entrer dans les détails, mais il a reconnu que le prix payé pouvait être un des arguments évoqués par les récalcitrants.

« Cela faisait partie des préoccupations de ceux-ci. La grande majorité du conseil était uni sur la décision toutefois, puisqu’elle représentait la meilleure solution », a fait savoir Simon Giard.

Selon l’édition du 16 février du journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le maire de Saint-Valérien-de-Milton, Daniel Paquette, et le maire de Saint-Pie-de-Bagot, Mario St-Pierre, ont voté contre le projet.

Un endroit stratégique

La Place Consumaj se trouve aux abords de la sortie 130 de l’autoroute 20. Questionné sur l’emplacement stratégique qu’il peut représenter pour les maires des municipalités comme St-Simon et St-Liboire, Simon Giard a avoué que cet élément ne faisait pas vraiment partie de l’analyse faite par le conseil.

« Ça n’a pas pesé dans la balance. On a tout fait pour le centre-ville. Un comité a même été formé. Il n’y a pas un bâtiment qui se trouvait dans la même situation financière. On gère le portefeuille des citoyens. On ne cherchait pas nécessairement cela, mais c’est une plus-value d’avoir des revenus locatifs avec un prix plus bas que ce que nous devions absorber dans certains cas », a expliqué le préfet de la MRC.

Outre la Place Consumaj, les dirigeants ont visité la Maison Benoit-Benoit située au centre-ville de Saint-Hyacinthe. Toutefois, les rénovations pour l’agrandissement et la reconfiguration des espaces auraient coûté beaucoup plus cher que le coût d’emprunt pour le nouveau bureau de la MRC. C’est ce qu’a plaidé le directeur général, André Charron.

Les revenus de location dans la Place Consumaj permettront à la municipalité régionale de comté de dépasser les 200 000 $ par année. Pour le nouveau propriétaire, ce revenu locatif fait partie de la stratégie pour rembourser le règlement d’emprunt dans les plus brefs délais.

« Le règlement d’emprunt est sur une période de 20 ans, mais nous avons le désir de rembourser cette dette le plus rapidement possible. Nous avons déterminé que les surplus budgétaires iront directement sur le remboursement de la dette pour la payer le plus rapidement possible », a lancé André Charron.

Avec la nouvelle dynamique du marché de l’emploi, celui-ci est conscient que l’environnement de travail demeure l’un des principaux facteurs pour la rétention du personnel. Même si une politique de télétravail permet aux employés de travailler à la maison deux jours par semaine, plusieurs d’entre eux préfèrent venir au bureau.

Le directeur général de la MRC soutient que la croissance des activités de la MRC et le nombre de nouvelles responsabilités mises sur les épaules du milieu municipal par les autres paliers de gouvernement font partie des considérants. Il estime que le nombre d’employés pourrait augmenter jusqu’à atteindre 60 personnes d’ici quelques années.