Politique
La député lève le voile sur sa maladie

« Je suis bipolaire »

- Marie-Claude Morin
Image pour les listes

C'est avec courage et sincérité que la députée de Saint-Hyacinthe-Bagot à la Chambre des communes a dévoilé la raison pour laquelle elle n'occupait plus sa fonction depuis six mois. « J'ai un problème de bipolarité de type 2 » a avoué Marie-Claude Morin, mardi dernier, à la veille de son retour à Ottawa.

Marie-Claude Morin. (Photo: Paul-Henri Frenière) « Encore ce matin, je n'étais pas certaine de le dévoiler, j'ai hésité. Mais après en avoir longuement discuté avec mon conjoint, j'ai décidé de dire la vérité aux citoyens. Je le dis également pour les autres personnes qui ont ce problème afin de leur démontrer qu'il est possible de retrouver une vie normale » a-t-elle déclaré.

Le trouble bipolaire – que l'on appelait autrefois la maniaco-dépression – se caractérise par une fluctuation anormale de l'humeur, alternant de périodes euphoriques à des épisodes de profonde dépression.

Selon de récentes études, environ 100 000 personnes en seraient affectées au Québec, mais seulement 10% d'entre elles ont été diagnostiquées et suivent un traitement. Des gens connus comme Guy Latraverse et Pierre Péladeau (le père de Pierre-Karl) en étaient atteints et, plus récemment, l'humoriste François Massicotte et l'animatrice Varda Étienne ont révélé également être bipolaires.

« J'ai vécu une crise intense au printemps dernier et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de consulter un médecin, raconte-t-elle. C'est là que le diagnostic est tombé. Je vivais certains symptômes depuis des années, mais jamais assez graves pour consulter ».

Marie-Claude Morin a traversé une longue période difficile et c'est grâce au support de son conjoint, Jean-François Girard, de ses amis proches et de sa famille qu'elle a pu surmonter l'épreuve. Elle a passé une partie de sa convalescence chez sa mère, à Trois-Rivières, loin des sources de stress.

La bipolarité demande un ajustement progressif de la médication et une longue période dite de « stabilisation » afin de retrouver un certain équilibre émotif et psychologique.

Un nouveau départ

Visiblement en forme, Marie-Claude Morin se dit maintenant prête à reprendre ses activités. Ces dernières semaines, elle a fait un retour progressif à son bureau de comté.

Photo: PHF. La députée a même eu l'occasion de rencontrer, séparément, les trois candidats à la mairie de Saint-Hyacinthe. « Ce sont trois excellents candidats » a-t-elle déclaré, sourire en coin, sans évidemment se compromettre pour l'un ou pour un autre.

Quant aux dossiers qu'elle entend privilégier, elle a entre autres parlé de la sécurité ferroviaire. « Nous sommes tous inquiets depuis le drame de Lac-Mégantic, dit-elle, et comme ailleurs au Québec, les chemins de fer traversent notre territoire ». Elle et son parti, le NPD, entendent rappeler au gouvernement fédéral sa responsabilité en cette matière.

Elle se dit également préoccupée de l'avenir de l'Hôtel des seigneurs. « Sans prendre pour un parti ou pour un autre, j'aimerais que ce dossier se règle puisque c'est important pour l'économie de la ville et de la région ».

Le lendemain de cette entrevue, la députée retournait à Ottawa pour l'ouverture de la session parlementaire. Elle y retrouvera ses collègues, ses adversaires, et les tribulations de la vie politique.