Politique

Pour une poignée d’étages de plus

Le résident du centre ville Richard Mongrain lors de la séance publique du 21 janvier dernier. Image Gracieuceté NousTV Saint-Hyacinthe

L’opposition entre la ville de St-Hyacinthe, qui insèrera des immeubles de 6 à 8 étages dans son prochain plan d’urbanisme, et les résidents du centre ville qui se révulsent à cette idée, est aussi froide que l’hiver et ne fait pas souvent relâche depuis le début de l’année!

Pour l’administrateur et ex-président du CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la Protection de l’Environnement Maskoutain) Jacques Tétreault, la ville ne cherche qu’à prospérer par des gros projets immobiliers : « Avec le projet avorté de Réseau Sélection, on a bien vu que la ville veut attirer une clientèle plus fortunée, ce qui va accélérer la gentrification du centre ville, et elle ne veut pas écouter les citoyens.» En effet, les résidents craignent les impacts à long terme d’une gentrification du quartier, qui pourrait mener à des augmentations éventuelles des loyers d’une population déjà au tapis économique.

De son côté, le maire Corbeil souhaite « profiter de la revitalisation du centre ville pour injecter une plus grande mixité de population. En même temps, avec les rencontres du Chantier Centre-Ville, on travaille avec plusieurs organismes pour créer, entre autres, des logements sociaux au centre ville ». Selon Monsieur Tétreault, ce n’est pas assez et il demande plus de consultations, plus de dialogues, plus de transparence. Avec la persistance de ce schisme idéologique sur les grands immeubles, le climat de méfiance installé depuis la soirée de consultation publique sur la Promenade Gérard-Côté le 7 novembre dernier, s’est métamorphosé en confrontation.

Deux visions

Lors de la toute première séance publique du Conseil de ville de cette année, le résident du centre ville Richard Mongrain déposait une requête pour réclamer un processus référendaire sur le changement de zonage. La ville avait déjà souligné à maintes reprises qu’elle n’était pas tenue légalement de soumettre ce changement à la volonté populaire, et le coup dans l’eau de Monsieur Mongrain fut épongé illico par l’approbation du nouveau règlement sur le zonage, plus tard dans la même séance.

Le résident du centre ville Richard Mongrain lors de la séance publique du 21 janvier dernier. Image Gracieuceté NousTV Saint-Hyacinthe

Du côté de la ville, on préfère mettre de l’avant les vertus de la densification. « Il y a plusieurs avantages pour les villes de densifier, que ce soit pour favoriser les transports en commun ou rapprocher la population des services. De plus, ça vaut la peine de faire des stationnements souterrains pour des immeubles de cette dimension, alors que ça ne marche pas pour des immeubles de 4 étages», de dire Dany Gignac, technicien de la ville en aménagement urbain. Le maire Corbeil ajoute que « le plan d’aménagement urbain devra être soumis et approuvé par la MRC, qui veille à ce que les exigences provinciales en matière de densification urbaine soient respectées. »

La prochaine étape est d’attendre d’ici au 8 avril une décision de la Commission Municipale du Québec sur la requête déposée par un autre citoyen de St-Hyacinthe, Daniel Malenfant, qui réclame un avis de conformité sur le schéma d’aménagement urbain maskoutain, mais il serait très surprenant que la CMQ n’entérine pas cette conformité, car il propose exactement ce que veulent tous les paliers d’administration: une poignée d’étages de plus.