Politique
DANS LE COMTÉ DE SAINT-HYACINTHE ÉLECTIONS

Rien n’est gagné !

Image pour les listes

Il paraît que durant l’été, l’homo quebecus ne veut rien savoir de la politique. Comme si le cerveau se mettait à off sous l’effet de la chaleur. Mais la campagne électorale qui s’annonce méritera de s’activer le neurone. Car l’enjeu sera énorme. Et chaque comté comptera, comme on dit, notamment Saint-Hyacinthe où rien n’est gagné.

Selon un site web, Saint-Hyacinthe sera l’un des 47 comtés (sur 125) où la lutte sera chaude. Et pour cause. Lors de l’élection générale de 2008, le candidat péquiste Émilien Pelletier a remporté les suffrages avec une majorité inférieure à 1%. C’est bien mince.

Seulement 213 votes le séparaient de son plus proche rival, le libéral Claude Corbeil. En troisième position, on retrouvait le député sortant Claude L’Écuyer, victime de la débandade spectaculaire de son parti, l’ADQ de Mario Dumont.

 Source : quebecpolitique.com

Récemment, la conseillère municipale Louise Arpin annonçait qu’elle sera la candidate libérale pour le prochain scrutin à Saint-Hyacinthe. L’avocate de formation ne se lance pas dans la course pour faire de la figuration. Bonne oratrice, elle défendra avec vigueur le plan de match de Jean Charest : économie, Plan Nord et « votez du côté du pouvoir ». On s’y attend.

Et comme le plan de Jean Charest sera aussi de démoniser Pauline Marois, en l’associant aux casseroles et à « la rue », on peut s’attendre à que Louise Arpin appliquera la même médecine à Émilien Pelletier.

D’autant plus que l’actuel député a souvent affiché le fameux « carré rouge » tellement honni des libéraux. Crime encore plus grave, il a participé à quelques occasions à la marche des « casseroles maskoutaines ». Il a même prononcé un discours enflammé à l’issue de la manifestation du 20 juin dernier.

Note au responsable de la publicité pour la campagne de Louise Arpin : Les images relatives à cet événement, que l’on retrouve sur Youtube et sur le site du journal Mobiles, sont la propriété de leur auteur. On serait malvenu de les utiliser à des fins électoralistes.

Par ailleurs, la candidate libérale devra aussi défendre le bilan du parti de Jean Charest, au pouvoir depuis 2003. Émilien Pelletier aura l’embarras du choix des « boulets rouges » qu’il pourra lui lancer : gaz de schiste, corruption, collusion, conflit étudiant, loi 78 et le reste…

 34% de votes fédéralistes ?

Louise Arpin derrière Émilien Pelletier lors d’une conférence de presse donnée l’an dernier par La Fondation Aline-Letendre. (Ph. archives Mobiles)Au moment d’écrire ces lignes (23 juillet), aucune personne ne s’était manifestée pour défendre les couleurs de la Coalition avenir Québec. Il faut dire que l’exigence de fournir 25000$ au parti de François Legault, pour avoir le droit de le représenter, est un pensez-y-bien, d’autant plus que la CAQ a considérablement dégringolé dans les sondages au cours des derniers mois.

S’il s’avérait que la CAQ ne présente aucun candidat, cela pourrait nuire à Émilien Pelletier de façon marquante. À l’élection de 2008, le candidat de l’ADQ (l’ancêtre de la CAQ) avait tout de même récolté 11% des votes.

Si l’on ajoute ce poucentage aux 23% obtenus par le candidat libéral, on obtient 34% de votes « fédéralistes » pour la circonscription de Saint-Hyacinthe. Le candidat du Parti québécois avait plafonné à 23,66%.

Mais il faut dire qu’à l’élection de 2008, beaucoup de souverainistes étaient restés à la maison le jour du scrutin. Le climat au PQ n’était pas à son meilleur et le chef, Bernard Landry, avait livré une performance très moyenne au débat télévisé contre un Jean Charest toujours aussi habile dans ce genre de situation.

Et Québec solidaire…

Le candidat de Québec solidaire, Richard Gingras, se présente une troisième fois dans le comté. Jusqu’à présent, il n’a jamais pu dépasser le Parti vert avec une performance avoisinant 3% des votes.

Mais la situation politique a changé depuis 2008. Amir Khadir, le co-porte-parole de QS, a eu l’occasion de se faire valoir même s’il était le seul député se son parti, élu à l’Assemblée nationale. On peut être pour ou contre, mais chose certaine, sa notoriété a beaucoup augmenté en quatre ans.

Sur le plan local, Richard Gingras a été vu plusieurs fois aux côtés des étudiants lors des manifestations. Il dit avoir multiplié les contacts personnels au cours des derniers mois. De plus, il semble être appuyé par une équipe plus importante cette année.

Si Québec solidaire augmente sa performance dans le comté de Saint-Hyacinthe, cela grugera invariablement des votes au Parti québécois. Et l’on ne parle pas de l’Option nationale qui pourrait attirer les plus « pressés » des souverainistes, réduisant d’autant l’appui au PQ. Le chef, Jean-Martin Aussant, a affirmé récemment que son parti serait présent dans les 125 comtés.

La grande inconnue

La lutte s’annonce difficile pour Émilien Pelletier qui brigue un second mandat. Mais la partie n’est pas perdue. Si l’on se fie à l’enthousiasme démontré lors de son assemblée d’investiture, il pourra compter sur des appuis solides dans la région.

Parmi ses appuis, on a remarqué la présence d’Anthony Chiasson-Leblanc lors de cette soirée d’investiture. C’est le président du REECSH, le Regroupement des étudiants et étudiantes du cégep de Saint-Hyacinthe, qui était accompagné de quelques supporters arborant le carré rouge.

On sait que les associations étudiantes veulent s’impliquer dans la campagne électorale cette année. Est-ce que les leaders étudiants réussiront à convaincre les jeunes d’aller voter ? C’est à la fois la grande inconnue et peut-être la clé de la réélection du PQ dans le comté de Saint-Hyacinthe.