Politique
POUR LA DÉPUTÉE MARIE-CLAUDE MORIN

Une année MOUVEMENTÉE

Image pour les listes

Le 2 mai 2011, il y a exactement un an, une vague orange déferle sur le Québec et emporte 58 circonscriptions dont Saint-Hyacinthe—Bagot. Du jour au lendemain, Marie-Claude Morin, coordonnatrice à la CDC des Maskoutains, se retrouve députée NPD à la Chambre des communes à Ottawa. Un an après ce tsunami électoral, MOBILES l’a rencontrée pour faire le bilan de ces douze mois pour le moins mouvementés.

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Marie-Claude Morin à son bureau de Saint-Hyacinthe.
Photo : Paul-Henri Frenière.

« Rocambolesque », c’est le qualificatif qu’elle emploie pour décrire cette période de sa vie ponctuée de rebondissements. « Bien sûr, il y a eu la mort de Jack (Layton) qui nous a tous bouleversés, se rappelle-t-elle. Ce fut une dure épreuve, particulièrement pour les collègues qui le côtoyaient depuis longtemps. Et aussi pour Tom (Thomas Mulcair) qui était très proche de Jack ces dernières années. »

« Jack », « Tom » : par l’emploi de ces diminutifs, on voit que Marie-Claude Morin est rapidement devenue familière avec les membres du Nouveau Parti Démocratique. D’ailleurs, elle désigne souvent ses collègues députés par leurs prénoms.

« Les six derniers mois n’ont pas été faciles, admet-elle. La course à la chefferie nous a privés de sept députés solides qui ne pouvaient plus prendre la parole en Chambre, vu qu’ils étaient candidats. Tom prenait beaucoup de place lors de la période de questions et durant les scrums (points de presse). Il nous a beaucoup manqué durant la campagne. »

Coprésidente de la course de Mulcair

On sait que Thomas Mulcair a finalement remporté cette interminable course et Marie-Claude Morin y a été pour quelque chose. Coprésidente de sa campagne, elle a parcouru le Québec, avec son collègue François Lapointe, pour mousser la candidature du député d’Outremont. Plusieurs journaux locaux en ont fait écho.

Les « services rendus » au nouveau chef du NPD auraient pu présager que la députée de Saint-Hyacinthe—Bagot se retrouve dans le cabinet fantôme que Thomas Mulcair a dévoilé le 20 avril dernier. D’autant plus que Jack Layton avait nommé la jeune femme de 27 ans « porte-parole de l’opposition officielle en matière de logement » peu après l’élection de 2011. Une tâche que Marie-Claude Morin a accomplie avec sérieux et compétence en intervenant à plusieurs occasions à la Chambre des communes.

Or, étonnamment, elle ne figurait pas sur la liste des porte-parole du NPD. Lorsque je lui fais la remarque, loin d’être affectée, elle affiche un large sourire.

Présidente du comité de la Condition féminine

« Thomas m’a fait l’honneur de me nommer présidente du comité permanent à la Condition féminine, réplique-t-elle. Des 25 comités permanents de la Chambre des communes, seulement quatre peuvent être présidés par des néodémocrates. C’est un grand privilège qu’on me fait. »

Il faut dire que cette nouvelle fonction s’accompagne d’une rémunération de 11 165$, somme qui s’ajoute au salaire de base d’un député qui est de 157 731$. Les porte-parole du cabinet fantôme ne reçoivent pas de cachet supplémentaire.

« J’ai hâte de travailler avec les autres membres du comité, avance la nouvelle présidente. Avec les enjeux controversés comme la motion conservatrice sur le droit du fœtus et le projet de loi sénatorial sur les droits matrimoniaux des femmes autochtones, nous aurons du pain sur la planche. » En effet, avec l’agenda du gouvernement majoritaire de Stephen Harper, le travail pour l’opposition officielle ne risque pas de manquer.

Changements d’attachés politiques

On ne pouvait faire le bilan de cette première année sans aborder les changements de personnel qui ont eu lieu tant dans le bureau de comté que dans celui d’Ottawa.

Il y a d’abord eu le départ de Brigitte Sansoucy, ancienne candidate à la précédente élection fédérale qui a par la suite dirigé la campagne de Marie-Claude Morin pour la mener à la victoire de l’an dernier.

« Madame Sansoucy a mené cette campagne avec très peu de moyens, comparativement à l’adversaire conservateur, libéral ou bloquiste, avance la députée en avant-propos. L’entente était qu’elle m’aiderait à ouvrir mon bureau de comté et qu’elle évaluerait son implication par la suite. Son contrat se terminait en décembre et elle a fait le choix de ne pas le renouveler. » explique-t-elle. Actuellement, c’est Geneviève Lapalme, ex-journaliste à la Pensée de Bagot, qui a pris la relève.

À son bureau d’Ottawa, un autre attaché politique a déclaré forfait en cours de route et il s’agit de Mamadou-Garanké Bah. « La vie sur la Colline parlementaire n’est pas facile. Certaines personnes, même si elles sont compétentes, n’arrivent pas à s’y adapter. C’est maintenant Sarah Andrews qui occupe le poste » précise Marie-Claude Morin.

Un havre de paix à Gatineau

Sur le plan personnel, la députée de Saint-Hyacinthe—Bagot semble très bien s’adapter à cette nouvelle vie qui lui procure une notoriété certaine, surtout dans son patelin. « Parfois, ça me prend deux heures pour faire mon épicerie. Les gens m’accostent pour me poser toutes sortes de questions. Mais j’aime ça. » admet-elle.

Marie-Claude Morin se fait un devoir de passer les fins de semaine à Saint-Hyacinthe « question de retrouver mon monde » dit-elle. « Il n’y a qu’une seule fois où je n’ai pu le faire à cause d’un problème au dos. Mais mon chum est venu me rejoindre, heureusement… » lance-t-elle avec un sourire.

Elle habite un petit logement à Gatineau (anciennement la ville de Hull) qui est à 5 minutes en voiture du Parlement. « C’est tout petit, mais je l’ai décoré à mon goût. Jusqu’à récemment, je n’avais même pas de téléviseur. » Un havre de paix qu’il devait faire bon retrouver en cette année rocambolesque…