Politique

Une ville à l’échelle humaine

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Lors de la séance publique de la Ville de Saint-Hyacinthe de lundi 3 décembre dernier, des représentantes du CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain) ont posé des questions aux représentant.e.s élu.e.s concernant deux règlements municipaux modifiant le plan d’urbanisme de la Ville.

Ces deux règlements soit le 349-6 et 350-97 prévoient notamment que l’affectation du centre-ville soit remplacée par une nouvelle affectation dite ‘’centre-ville riverain’’. Ils prévoient également la création d’une nouvelle zone de densification aux abords de la future promenade Gérard-Côté et son élargissement, de même que de permettre la réalisation d’espaces de stationnements publics afin de répondre aux différents besoins des usagers du centre-ville.

Le CCCPEM s’inquiète notamment des impacts environnementaux et sociaux associés à la réalisation de ces chantiers à venir. Si lors de la rencontre d’information sur la promenade Gérard-Côté du 7 novembre dernier, la Ville parlait de densifier à hauteur de 4 à 6 étages, il est désormais affirmé qu’une large zone pourra être densifiée à hauteur de 8 étages.

Tel qu’il a été nommé aux élu.e.s et à la direction de la Ville lors de la dernière séance publique, le CCCPEM salue les différents efforts de la ville de Saint-Hyacinthe pour le verdissement et la prévention des ilots de chaleur associés aux divers chantiers envisagés.

Cependant, l’organisme est extrêmement inquiet de l’avenir de l’environnement social : qu’adviendra-t-il des personnes habitant d’ores et déjà le quartier centre-ville, notamment ceux visés par la nouvelle zone centre-ville riverain ? Pourquoi choisir de construire et densifier en zone naturelle et riveraine potentiellement inondable? La zone où se déploiera les constructions de 4 à 6 étages, comme celle de 8 étages sont déjà densifiés à hauteur de 2, 3 étages et sont constituées de duplex, triplex abritant des logements abordables, des coopératives de logements et des HLM.

Le CCCPEM déplore le phénomène de gentrification qui verra certainement de nombreux.e.s personnes être évincées de leurs appartements, ainsi que des propriétaires qui pourraient aussi se voir expropriées au profit de projets de résidences privées.

Le CCCPEM rappelle ici que le dernier rapport de la SCHL place Saint-Hyacinthe en deçà du seuil de 3% de vacances. C’est donc dire que la Ville n’est plus qu’à 1.4% de logements libres, cela sans compter la perte des quelque 35 logements abordables dont la ville a déjà fait l’acquisition dans la dernière année et les derniers mois en vue des stationnements à faire et de la réfection de la promenade Gérard-Côté.

Enfin, le CCCPEM est aussi concerné par la question du transport actif, aussi sommes- nous également très inquiets des répercussions du plan directeur des trottoirs pour l’ensemble de la ville de Saint-Hyacinthe. Toutes les données accordées par la direction de la santé publique pointent vers l’utilité des trottoirs non seulement pour garantir la sécurité et la santé des piétons, mais également afin de favoriser la mobilité urbaine et ayant un impact au niveau environnemental.

Nous demandons ainsi à nos élu.e.s de regarder à nouveau ce plan directeur en consultant les citoyen.nes de la ville, et de la même façon, de retarder l’adoption des règlements visant la modification du plan d’urbanisme de la ville.

Nous comprenons que la séance publique spéciale du 17 décembre prochain à l’hôtel de ville sera un moment d’information où il nous sera possible de poser des questions sur les impacts environnementaux et sociaux que nous redoutons.

Cependant, nous ne voyons pas comment notre ville peut aller de l’avant avec de tels règlements municipaux sans avoir procédé au préalable à une réelle consultation publique sur ces importantes questions, qui auront des impacts pour les années à venir sur la population maskoutaine en général, et sur sa santé.

Il nous fera plaisir de contribuer avec nos expertises acquises en matière environnementale à toute table de consultation ou évènement que la ville jugerait bon d’organiser.

Il faut toutefois que ces consultations publiques aient lieu avant que la Ville n’adopte les modifications au plan d’urbanisme. C’est dans ce sens habituel du moins que ne se font d’ordinaire les consultations publiques.

Le chantier centre-ville devant débuter incessamment devrait se dérouler avant l’adoption des modifications au plan d’urbanisme, puisque nous y retrouvons tous les acteurs-trices concerné.e.s par le développement résidentiel, environnemental, communautaire, économique susceptibles d’apporter leur essentielle contribution, en plus de rencontres citoyennes consultatives ouvertes à toute la population.

Cela afin de garantir que nous puissions toutes et tous, dans un esprit d’équité et de justice sociale et environnementale, vivre dans une ville à l’échelle humaine. Vivre dans une ville résiliente adaptée à la réalité climatique d’aujourd’hui et de demain.

Annabelle T. Palardy

En tant que présidente du CCCPEM


Représentante des membres
 du Comité Transport et du Comité

Éco-Quartier Centre-Ville du CCCPEM