Société

21 nouveaux logements abordables accueillis avec enthousiasme

Jean-Claude Ladouceur, directeur Habitations Maska, promoteur du projet

La confirmation d’un investissement conjoint de 1,5 M$ de Québec et Ottawa pour la rénovation d’un immeuble de 21 unités de logements abordables, situé au 1621, rue Girouard, à Saint-Hyacinthe, est accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les organismes communautaires du secteur.

« Nous sommes très heureux. Ce projet a été mené à bien par Habitations Maska dans un délai assez court. Il y a une belle concertation de tout le monde autour de ce projet. C’est évident qu’il répond à un cruel besoin, avec un taux d’inoccupation de 0,3 %, le plus faible au Québec », commente Alexandra Gibeault, coordonnatrice du Comité Logemen’mêle, un organisme œuvrant à la défense des droits des locataires.

Jean-Claude Ladouceur, directeur Habitations Maska, promoteur du projet

Le Comité Logemen’mêle souligne qu’avec une liste d’attente de 475 noms pour des logements sociaux, cette annonce est un premier pas dans la bonne direction, même si ça va en prendre plus. « La liste comporte uniquement des gens admissibles à un logement social. Comme ces gens doivent se loger, ils paient trop cher de loyer par rapport à leurs revenus, ce qui les prive d’autres choses. Ça va aussi prendre des logements pour le bas de la classe moyenne qui n’est pas admissible à un logement social, mais qui n’a pas les moyens de payer plus de 1 000 $ par mois pour un quatre et demi, comme c’est le cas actuellement », explique Mme Gibeault.

Favoriser la réinsertion sociale

L’organisme communautaire MADH (Maison alternative de développement humain) œuvre pour la réinsertion sociale des gens aux prises avec des problèmes de santé mentale. « Après des séjours de trois à six mois dans notre ressource, nous devons les accompagner et les aider à se trouver un logement abordable et c’est pratiquement impossible présentement, car il n’y en a pas de disponibles. Nous estimons donc que ce projet répond à des besoins criants pour des logements abordables, à plus forte raison pour les populations les plus démunies au plan socioéconomique. L’accès rapide à des logements abordables constitue la clé pour la sortie de la rue des personnes en situation d’itinérance », indique la cogestionnaire, Françoise Pelletier.

Même si elle apprécie cette annonce, Mme Pelletier précise que l’ajout de plus de logements est essentiel pour combler l’important manque qui persiste. « Oui, il y a eu des feux qui ont détruit des logements au cours des dernières années, mais ce n’est pas la seule raison qui explique le taux d’inoccupation de 0,3 %. Rappelons-nous que la Ville a fait raser des édifices à logements pour faire des stationnements, notamment ».

Combler un manque évident

« Le projet annoncé dans le cadre du programme de création rapide de logements (ICRL) viendra combler une partie du grand manque de logements pour des personnes dans le besoin », soutient le directeur d’Habitations Maska, Jean-Claude Ladouceur. Habitations Maska est le promoteur du projet.

« Nous sommes un organisme sans but lucratif créé en 2014 pour nous permettre de prendre des mesures qu’un office municipal d’habitation ne peut pas prendre comme, par exemple, faire l’acquisition de terrains ou de bâtiments. Dans ce cas, la Ville a acquis l’immeuble où seulement 4 des 21 logements sont occupés. Les autres doivent être rénovés. Nous allons acquérir le bâtiment et commencer les travaux dès la fin de février. Nous allons respecter les quatre locataires actuels, mais cela nous donnera quand même 17 nouveaux logements qui permettront de loger des personnes vulnérables. Ça fait plus de deux ans que nous avions identifié ce bâtiment, mais le propriétaire ne voulait pas nous le vendre. Nous sommes donc passés par la Ville qui a agi, consciente de la problématique du manque de logements sociaux », explique M. Ladouceur.

Un enjeu majeur à Saint-Hyacinthe

M. Ladouceur souligne le travail effectué par la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, qui a permis de mener cet important projet à terme. « Comme vous le savez, le logement est un enjeu majeur à Saint-Hyacinthe. L’habitation est une priorité pour notre gouvernement et nous le démontrons une fois de plus par la conclusion, avec le gouvernement fédéral, de cette entente. Grâce à cette collaboration, les nouvelles unités seront construites rapidement et nous pourrons mieux répondre aux besoins de nos citoyens dans le besoin », lance Mme Soucy.

Un projet fort bien accueilli dans la communauté, mais qui ne permettra pas, à lui seul, de régler tous les problèmes. Les organismes espèrent qu’il s’agit du début d’une nouvelle ère dans ce domaine, surtout que le logement social fait partie des objectifs du Plan de développement durable que la Ville de Saint-Hyacinthe vient tout juste d’adopter.