Société

Un nouvel ami poilu à l’école René-Saint-Pierre

Le chien d'assistance en établissement scolaire, Buddy, accompagné de son maître Marc-Olivier Hébert, le directeur général du Centre de services scolaire de Saint-Hya- cinthe Jean-Pierre Bédard, les partenaires, dont la députée provinciale de Saint-Hya- cinthe Chantal Soucy, ainsi que des élèves de l'École René St-Pierre. Photo : Carl Vaillancourt

La zoothérapie a fait ses preuves dans le milieu thérapeutique au Québec, mais voilà que le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH) emboîte le pas dans cette même direction. Depuis le début de la rentrée scolaire en septembre, les élèves de l’école René-Saint-Pierre peuvent compter sur le soutien de leur nouvel ami poilu, un chien d’assistance formé pour travailler dans un établissement scolaire nommé Buddy.  

Le chien d'assistance en établissement scolaire, Buddy, accompagné de son maître Marc-Olivier Hébert, le directeur général du Centre de services scolaire de Saint-Hya- cinthe Jean-Pierre Bédard, les partenaires, dont la députée provinciale de Saint-Hya- cinthe Chantal Soucy, ainsi que des élèves de l'École René St-Pierre. Photo : Carl Vaillancourt

Ce projet a nécessité de nombreuses heures de travail échelonnées sur un horizon de quatre ans. Initiateur du projet, Marc-Olivier Hébert savait pertinemment qu’il était possible de faire une différence dans la vie des jeunes qu’ils fréquentaient au quotidien comme enseignant de cette école qui accueille une clientèle vaste, dont certains élèves vivant avec des troubles de comportements. Toutefois, l’arrivée de Buddy a changé la dynamique de l’école, selon lui.

« C’est une réussite totale jusqu’à présent! Quand les élèves ne se sentent pas bien, ceux-ci demandent à voir Buddy. Après quelques minutes, ils se sentent mieux et peuvent poursuivre leurs apprentissages. Buddy est un remède, d’une certaine façon. Il permet aux jeunes de trouver des moyens pour gérer leurs émotions », d’indiquer Marc-Olivier Hébert et Ève Lafond-Précourt, deux enseignants à l’école René-Saint-Pierre.

Les élèves présents lors de la conférence de presse étaient unanimes quant aux bienfaits de l’arrivée de Buddy, un chien formé durant plus de 1 500 heures par 26 spécialistes au sein de la Fondation Asista. Si Buddy est le premier chien d’assistance à travailler dans les écoles du CSSSH, il n’est toutefois pas le seul à travailler dans les écoles de la Belle Province.

Les deux visages de la Fondation Asista, John Agionicolaitis et Solange Barbara, ont rapporté que le programme d’assistance pour les établissements scolaires a permis de former 18 chiens comme Buddy depuis la création de la Fondation. En plus de ce programme de formation, la Fondation Asista offre également des programmes pour former des chiens d’assistance pour les personnes avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ainsi que des chiens d’assistance de spécialité, formés pour répondre à des besoins spécifiques.

« On voit la différence que ça fait dans les milieux scolaires. L’arrivée d’un chien comme Buddy, ça change la dynamique d’une école comme ici. On voit une hausse de la demande des établissements scolaires depuis quelques années », a expliqué John Agionicolaitis.

Une des élèves de l’école René-Saint-Pierre a avoué que la venue du chien d’assistance a eu pour effet de rendre l’école plus agréable. Avant l’arrivée de Buddy, la motivation n’était pas toujours au rendez-vous, de son propre aveu.

« Tous les matins, j’ai hâte de voir Buddy. J’aimerais ça l’amener à la maison », a lancé en riant la jeune élève.

Un projet porté par la collectivité

Il y a quelques années déjà, Marc-Olivier Hébert faisait la rencontre de l’ancienne sergente-détective Mélanie Bédard au Service de police de Sherbrooke (SPS). Cette rencontre allait être marquante pour celui qui étudiait pour devenir enseignant.

« J’ai tout de suite su qu’un jour, j’allais travailler avec un chien d’assistance dans le cadre de mes fonctions d’enseignant. Je voyais la différence que cela faisait pour Mélanie [Bédard] dans son travail et j’étais persuadé que cette différence, elle serait aussi visible dans une école comme ici », a plaidé Marc-Olivier Hébert.

À partir de 2019, il a entamé les ô nombreuses démarches. D’abord, l’idée du projet a été présentée à son directeur d’établissement. L’accueil a été positif. Il fallait encore parler avec la direction du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe, puisque les règlements ne permettaient pas d’accueillir un chien. Impressionné par la présentation et la motivation du principal intéressé, le directeur général du CSSSH, Jean-Pierre Bédard, a consenti à la requête.

« Les échos reçus sont positifs. La direction d’établissement, les enseignants, les élèves et le comité de parents sont heureux de la situation depuis l’arrivée de Buddy », a-t-il renchéri.

Questionné sur la possibilité de voir un autre chien d’assistance comme Buddy faire son apparition dans un autre établissement scolaire du CSSSH, le principal intéressé ne ferme pas la porte si la situation se présentait à nouveau.

Une fois les autorisations obtenues, les démarches étaient bien loin d’être terminées. Il fallait trouver un moyen de financer l’acquisition du chien d’assistance. La facture totale avoisinait les 40 000 $ avec l’assurance. Marc-Olivier Hébert a sondé bon nombre d’acteurs dans la région. Le Syndicat québécois de la construction, qui se trouve à être voisin de l’établissement scolaire, a décidé d’embarquer dans le projet avec un don substantiel. Sans ce don, Buddy n’aurait pas mis une patte dans l’école René-Saint-Pierre.

La députée provinciale Chantale Soucy s’est engagée à doubler sa subvention, faisant passer sa contribution de 1 000 à 2 000 $. De leur côté, les propriétaires de la boutique d’animaux Chico de Saint-Hyacinthe ont contribué avec générosité. Ils se sont engagés à donner de la nourriture et des jouets pour la durée de vie de Buddy. 

Pour boucler le financement, le Club Rotary de Saint-Hyacinthe a décidé de relancer sa course Rotary en 2023. Sur une période de trois ou quatre ans, l’initiateur du projet a bon espoir de récolter la somme de 8 000 $.