Société
Le Centre de pédiatrie sociale Grand Galop

Des retombées au défilé du Père Noël

Au centre de la photo, la pédiatre Caroline Pedneault. À ses côtés, les travailleuses sociales Christiane Di Lalla-Besner (à gauche) et Jessica Lemaire. photo : Paul-Henri Frenière

Pour une deuxième année consécutive, les profits générés par le défilé du Père Noël au centre-ville de Saint-Hyacinthe vont au Centre de pédiatrie sociale Grand Galop. L’an dernier, c’est une somme de 33 000$ qui a été remise à l’organisme. Mais comment un tel événement – en principe gratuit – peut-il générer des profits?

Au centre de la photo, la pédiatre Caroline Pedneault. À ses côtés, les travailleuses sociales Christiane Di Lalla-Besner (à gauche) et Jessica Lemaire. photo : Paul-Henri FrenièreChantal Pelletier, présidente du conseil d’administration, explique : « Il y a d’abord les commanditaires des chars allégoriques qui déboursent un certain montant. Puis il y a l’argent que l’on récolte sur place auprès des gens, dont la fameuse buche de Noël de 200 pieds que l’on peut déguster moyennant une contribution volontaire. Il faut dire aussi que l’an dernier, un montant de 20 000$ a été remis par un généreux donateur. »

Les dons que reçoit le centre au cours de l’année comptent pour environ le tiers de ses revenus. Évidemment, la petite équipe de Grand Galop apprécie grandement ces gestes de reconnaissance. Les trois professionnelles qui poursuivent cette mission en témoignent.

« C’est incroyable tout le support que l’on reçoit de la communauté maskoutaine. Que ce soit en dons monétaires, en prêts de service ou en collaborations diverses, ces appuis nous montrent que la vocation de la pédiatrie sociale a un écho positif dans la population » raconte la pédiatre Caroline Pedneault qui cumule 16 ans d’expérience auprès de clientèles défavorisées.

65 dossiers et une liste d’attente

L’adjointe clinique et travailleuse sociale Christiane Di Lalla-Besner me montre divers articles destinés aux enfants : des tuques, des mitaines, des couvertures chaudes et des toutous moelleux, entre autres. « Ce sont des dons que l’on reçoit du Projet Doudou Réconfort. On les appelle affectueusement nos grands-mamans tricoteuses » dit-elle.

« Au départ, nous nous occupions d’une demi-douzaine d’enfants, relate Jessica Lemaire, l’autre travailleuse sociale qui complète l’équipe. Aujourd’hui, nous avons 65 dossiers ouverts et une liste d’attente. »

« Les enfants sont référés par d’autres organismes, le CLSC, le Centre jeunesse, l’école et le bouche-à-oreille a aussi fait son oeuvre » ajoute-t-elle. Les divers services de Grand Galop sont offerts aux enfants de moins de 12 ans du centre-ville de Saint-Hyacinthe.

« Nous sommes comme des intervenantes-pivots, reprend Jessica Lemaire. Il faut tout un village pour élever un enfant, dit-on, et on mobilise un nombre impressionnant de partenaires afin de pallier aux iniquités qui empêchent beaucoup d’enfants de développer leur plein potentiel et de réussir dans la vie. »

Des problèmes de santé et de pauvreté

Mais la santé physique est a la base de tout développement. « La plupart du temps ces enfants n’ont pas de médecin de famille et cela augmente leur vulnérabilité à la maladie, explique la pédiatre Caroline Pedneault. Il y a également des problèmes de transport vers les ressources car souvent les parents ne possèdent pas de véhicule. »

Certains seront portés à blâmer les parents pour les carences de leur enfant. « Je n’ai pas rencontré un seul parent qui ne voulait pas le mieux pour son enfant, affirme Christiane Di Lalla-Besner. Le problème c’est que bien souvent, ils ne savent pas quoi faire. Nous tentons de les mettre en contact avec les ressources existantes. »

Un projet de relocalisation

Depuis sa fondation, Grand Galop occupe des locaux au Centre de bénévolat de Saint-Hyacinthe, rue Dessaulles. Les intervenantes apprécient la proximité de cette ressource, mais on travaille depuis quelque temps pour se relocaliser. L’objectif serait de se joindre à une garderie située au centre-ville. Le CPE Mafamigarde planche sur ce projet.

L’implantation de Grand Galop s’inscrit dans la foulée de l’oeuvre du docteur Gilles Julien qui a instauré la pédiatrie sociale dans un quartier défavorisé de Montréal dans les années 90. Aujourd’hui, la Fondation du Dr Julien regroupe douze centres de pédiatrie sociale à travers le Québec et huit sont en voie d’accréditation, dont celui de Saint-Hyacinthe.