Éric St-Pierre : homme de cœur et bâtisseur

Éric St-Pierre était à la fois un homme de cœur et un grand visionnaire. Décédé à l’âge de 77 ans, le cofondateur de Mira a permis d’améliorer la vie de milliers de personnes en leur fournissant un chien-guide.

« Mon père était un homme extrêmement créatif et résilient, commente son fils Nicolas, aujourd’hui directeur général de l’organisme. Quand il se donnait un objectif, il n’y a rien qui aurait pu le détourner de son but. Charismatique, motivé, il était à la fois un bon meneur d’homme, intense, le cœur à la bonne place et un esprit libre. »

Né à Mont-Saint-Hilaire, Éric St-Pierre a toujours été passionné par les chiens. Après avoir été un temps chanteur, il s’installe en 1975 sur un lopin de terre de Sainte-Marie-Madeleine dans le but d’y construire un chenil. En 1981, c’est la naissance de Mira, un organisme à but non lucratif qu’il fonde avec sa conjointe Johanne Hallé. Mira est la première école francophone pour entraîner les chiens-guides.

À l’époque, les chiens-guides provenaient des États-Unis. Éric St-Pierre s’était rendu compte que ceux-ci étaient mal adaptés pour les personnes non voyantes, notamment en raison de la barrière de la langue et du fait qu’ils étaient peu adaptés aux rigueurs de l’hiver.

Mira est donc l’histoire d’une passion. Il faut dire que l’organisme n’est pas subventionné. C’est grâce aux dons de la population et des entreprises que l’organisme a pu devenir ce qu’il est aujourd’hui. Au fil des années, c’est plus de 4000 chiens qui ont été remis gratuitement.

La recherche et l’innovation étaient au cœur de la vision d’Éric St-Pierre. C’est ce qui l’a amené à créer une nouvelle race de chiens, le labernois, issu d’un croisement entre le labrador et le bouvier bernois.

            Il a aussi cherché à diversifier la fonction du chien-guide, rejoignant ainsi de nouvelles clientèles. Après les personnes non voyantes, Mira a développé des chiens d’assistance auprès de personnes ayant un handicap physique ainsi que des enfants vivant avec de multiples déficiences. Il a aussi formé des chiens accompagnateurs auprès des enfants vivant avec un trouble du spectre de l’autisme.

Malgré son développement, le siège social de Mira est toujours demeuré à Sainte-Marie-Madeleine. Ses installations renferment aussi un chenil et une pouponnière et sert de lieu d’hébergement pour les bénéficiaires. Mira compte également un chenil à Saint-Césaire.

Le centre-ville de Saint-Hyacinthe sert toujours de site d’entraînement pour les chiens-guides. « C’est une chance pour nous d’être près d’une ville comme Saint-Hyacinthe qui offre toutes sortes d’environnements pour l’entraînement des chiens », indique Nicolas St-Pierre.

Éric St-Pierre a vécu ses derniers mois à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe. « Les employés de l’Hôtel-Dieu ont été phénoménaux avec mon père, a tenu à souligner Nicolas St-Pierre. On ne pouvait pas demander mieux pour lui. »