Société

L’inflation a passé la barre des 5% en janvier

Comment envisagez-vous 2022 sur le plan de vos finances personnelles? Êtes-vous optimiste ou, au contraire, plutôt pessimiste? Si vous suivez l’actualité assidûment, parions que vous penchez vers la dernière option.

La pandémie n’a pas eu le même effet pour tout le monde. En général, on peut penser qu’elle fut désastreuse avec ses pertes d’emplois et ses fermetures de commerces à profusion. La réalité est quelque peu différente. Au Québec, le nombre de faillites et de propositions de consommateur a baissé de 19 % depuis un an. Le taux d’épargne des Québécois atteint des niveaux jamais vus dans le passé. Le taux de chômage est tellement bas que la plupart des employeurs peinent à trouver du personnel.

Globalement, tous ces signes démontrent une économie qui fonctionne à plein régime. Mais il y a un éléphant dans la pièce : l’inflation. En décembre, elle a bondi à 4,8 %, un sommet qui n’a pas été atteint depuis très longtemps et qui marquera assurément 2022.

Tous les secteurs sont touchés. Notre facture d’épicerie n’est plus ce qu’elle était il y a un an. L’essence avoisine les 1,60 $ le litre et son ascension devrait se poursuivre au cours de l’année.

Autre poste important de notre portefeuille : l’habitation. La valeur des propriétés a bondi de 27 % en moyenne l’an dernier, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Du côté de la location, la pénurie de logements abordables entraîne une hausse des coûts. Opter pour un logement neuf nous condamne à payer 1 200 $ et plus par mois.

Bref, pour la classe moyenne, les temps risquent d’être durs. Même pour les travailleurs qui ont obtenu des hausses salariales, l’inflation pourrait annihiler tout ce gain. Déjà, la Banque du Canada a annoncé plusieurs hausses de son taux directeur cette année, comme ce sera le cas dans la plupart des pays industrialisés. Les propriétaires seront les plus affectés.

L’inflation est un mal insidieux dont on sort rarement gagnant. La hausse des prix, lorsqu’elle est généralisée, finit toujours par gagner.

Des solutions? Eh oui!

C’est là un tableau bien pessimiste. Pourtant, nous possédons plusieurs atouts importants. Le taux d’emploi restera très bon. Nous vivons dans une société moderne qui dispose d’un bon filet social. Le Québec n’est pas parfait, mais quand on se compare à d’autres pays ou même à certaines provinces canadiennes, on peut s’enorgueillir.

Il n’existe pas de solutions miracles. Sur le plan des finances personnelles, revenons à la base : surveiller ses dépenses, réduire ses dettes, magasiner ses contrats et ses forfaits, faire un budget. Même chose pour l’épicerie : parcourir les circulaires, cuisiner, éviter le gaspillage, réduire notre consommation de viande. Tous ces petits gestes sont à la portée de tout le monde.

Nous vivons dans une société de surconsommation. Nous voulons tous protéger la planète, mais nous posons peu d’actions concrètes pour y arriver. Il faudra bien un jour se résoudre à réduire notre niveau de vie et nos achats.

Nous devrons aussi revoir notre lien avec l’habitation. Le rêve du bungalow en banlieue sera moins accessible, surtout quand celui-ci ressemble à un petit château. Les grands immeubles, l’habitation communautaire et la colocation vont devenir des choix plus courants.

L’année 2022 risque de nous confronter à des choix difficiles, mais l’humain possède une faculté extraordinaire : celle de s’adapter à toutes les situations. On peut être pessimiste face à ce qui s’en vient, mais l’optimisme demeure sans aucun doute la meilleure option.