Société
LES GRANDS DÉLIRES CRÉATIFS

La douce folie d’Amélie

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Il arrive parfois des petits miracles dans l’un ou l’autre des organismes dont la mission gravite autour de la santé mentale. Que ce soit par le dialogue, la thérapie ou par diverses formes d’art, certains y trouvent le moyen de vaincre leurs peurs et d’avoir une vie meilleure.

Mais ces miracles ne pourraient se produire sans l’implication d’intervenants qui travaillent dans ces organismes. Encore là, de petits miracles peuvent se produire. Comme l’arrivée d’une stagiaire hyper motivée et bourrée de talents qui débarque un jour dans l’univers mal connu de la maladie mentale.

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Amélie Di Foster entre « Antoinette Lapierre-Précieuse » et « Monsieur La Douceur ».
Photo : Paul-Henri Frenière.

Amélie Di Foster étudie en Techniques d’éducation spécialisée au Cégep de Saint-Hyacinthe. Cette année, elle a fait un stage à l’Élandemain, l’un des organismes qui présentaient, le 10 mai dernier aux galeries Saint-Hyacinthe, le Salon des organismes en santé mentale dans le cadre des Grands Délires Créatifs.

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Amélie Di Foster et Françoise Pelletier.
Photo : Paul-Henri Frenière.

« Qu’est-ce qu’il y a de nouveau cette année ? » ai-je demandé, lors de mon passage, à Françoise Pelletier qui fait partie du comité organisateur depuis le tout début en 2007. Parmi ses réponses, le nom d’Amélie Di Foster est arrivé rapidement. « Elle est sur le point de partir, attends, je vais te la présenter ».

La jeune femme arrive avec sa guitare en bandoulière. De la façon dont elle est vêtue, je soupçonne qu’elle s’intéresse au théâtre. Mon intuition s’avère puisque j’apprends qu’elle a déjà un DEC en production théâtrale. Elle chante aussi, ce qui explique la guitare, évidemment.

Non seulement elle chante, mais elle a gagné le concours Cégeps en spectacle et elle a représenté Saint-Hyacinthe, tout récemment, à la grande Finale nationale.

On peut d’ailleurs voir sa prestation sur YouTube. Le jury du concours a souligné « son audace, son humour et l’originalité de ses textes ». J’ajouterais un brin de folie qui transpire de ses chansons et de sa mise en scène : la douce folie d’Amélie…

Vaincre ses peurs

Ce qui expliquerait, peut-être, l’aisance avec laquelle Amélie s’est intégrée aux Grands Délires Créatifs. Sa participation a été d’orchestrer un spectacle de marionnettes géantes intitulé « La Peur M’Tue ».

Pas moins de 16 personnes ont participé au projet dont la préparation a duré trois mois dans les locaux de l’Élandemain. « Il s’agissait essentiellement de dédramatiser les peurs en recréant des situations stressantes auxquelles nous sommes confrontés » explique Amélie Di Foster. Trois représentations ont eu lieu au cours de la journée.

Ah oui, j’oubliais, elle faisait également partie de la douzaine d’artistes bénévoles qui se sont produits tout au long de la journée sur une petite scène aménagée dans un coin de l’îlot. De 9 heures le matin jusqu’à 21 heures, les chansons se sont succédées de façon harmonieuse grâce à la collaboration technique du Centre de musique Victor.

Une présidence appréciée

En tête de liste, Yvan Pion, le chanteur maskoutain bien connu qui présidait l’événement pour une quatrième année consécutive. « L’implication d’Yvan est très appréciée. Il a un contrat à vie pour être notre président d’honneur » a lancé Françoise Pelletier.

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Yvan Pion.
Photo : Paul-Henri Frenière.

Au milieu de la place, on retrouvait une table remplie de couleurs à peindre. Sous la supervision de Zaza Wonderlaine, chacun et chacune pouvaient participer à une création collective : un triptyque qui servira éventuellement de logo aux Grands Délires Créatifs qui, incidemment, se sont déroulés cette année sous le thème « Ma couleur, ma différence ». Même les enfants pouvaient ajouter leurs couleurs sur un petit mandala. C’est Jeannot Caron qui organisait l’activité.

Un caractère festif

Un Salon dédié à la santé mentale, un îlot en plein cœur d’un centre d’achats. Manifestement, on a voulu donner un caractère festif à l’affaire : de la musique en continu, des ballons colorés à profusion et des sourires contagieux sur les visages des intervenants.

Pas moins de sept groupes communautaires participaient à l’événement : le Centre de bénévolat, le Phare, l’Élandemain, le Collectif de défense des droits de la Montérégie, la Maison alternative de développement humain, Contact Richelieu-Yamaska et le Trait-d’Union montérégien.

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Photo : Paul-Henri Frenière.

Les clients des galeries ont été nombreux à visiter les kiosques, surtout en matinée, précise Jeannot Caron. Mais certains, bien sûr, ont encore hésité à pénétrer dans cet univers. Car la maladie mentale fait encore peur, c’est certain. C’est pour cette raison qu’il est important de reprendre à chaque année les Grands Délires Créatifs durant la Semaine nationale de la santé mentale. Il s’y produit toujours des petits miracles…