Société
À Saint-Hyacinthe

Le jardin communautaire: un trésor méconnu?

Image pour les listes

Alors que dans plusieurs villes du Québec, les jardins communautaires ne suffisent pas à la demande, à Saint-Hyacinthe, des espaces sont restés vacants.

Le jardin communautaire de la rue Girouard. (Photo: P-H Frenière)La Ville compte trois jardins communautaires et dans celui situé sur la rue Girouard Est, près du cimetière, une dizaine de lots sur les 90 disponibles n'ont pas trouvé preneurs. On y a semé du sarrasin.

Pourtant, l'agriculture urbaine gagne en popularité d'année en année et il serait surprenant qu'en terre maskoutaine, la capitale de l'agroalimentaire, il en serait autrement. Alors, où est le problème? L'existence même de ces jardins serait-elle méconnue?

« Certains de nos membres, surtout les personnes plus âgées, craignent que si l'on fait trop de publicité, cela va inciter les gens à venir voler les légumes » explique Danielle Pelland, la nouvelle présidente de l'Association des jardins communautaires de Saint-Hyacinthe.

L'association est autonome, en ce sens qu'elle gère toutes les activités entourant le jardinage collectif. La Ville fournit les terrains, l'alimentation en eau et s'occupe de l'entretien des pelouses. Il a d'ailleurs été impossible d'obtenir la moindre information que ce soit du service des communications de la municipalité, celui-ci se contentant de nous référer à une secrétaire qui nous a donné le numéro de téléphone de… l'ex présidente.

Le plaisir de travailler la terre

L'expérience semble poutant plaire aux jardiniers amateurs qui en bénéficient. « Lorsque j'ai proposé à une amie de faire un jardin cet été, elle a tout de suite dit oui, raconte Chantal Goulet. Il faut dire que, comme moi, elle a vécu son enfance à la campagne. Le plaisir de travailler la terre, ça ne se perd pas ».

«Le plaisir de travailler la terre, ça ne se perd pas» - Chantal Goulet.L'association regroupe une centaine de membres. « Il y a des personnes âgées, bien sûr, mais aussi des gens dans la trentaine ou la quarantaine, explique la présidente, Danielle Pelland. Il y a quelques jeunes également, de même que des gens provenant des communautés culturelles, notamment de l'Amérique du Sud ».

Il en coûte seulement 15$ pour une saison et cela donne accès à un espace de 20 pieds par 20. Un tas de compost est à la disposition des jardiniers et des instruments de jardinage peuvent être empruntés, moyennant un léger dépôt.

« Les légumes coûtent de plus en plus cher dans les supermarchés et il est avantageux d'avoir nos récoltes à l'automne qu'on peut conserver une partie de l'hiver » explique Danielle Pelland qui en est à sa troisième année d'agriculture urbaine et qui gère une garderie.

Certains jardiniers ont des surplus de légumes et il n'est pas rare que des organismes populaires en bénéficient. « Plusieurs personnes reviennent d'année en année, poursuit Danielle Pelland. Ils ont pris de l'expérience et en font bénéficier ceux qui en ont moins ».

L'Association des jardins communautaires de Saint-Hyacinthe tient son assemblée générale annuelle au printemps, fin avril début mai. C'est alors que les lots sont distribués parmi les membres. C'est aussi le temps de s'inscrire. On peut s'adresser à la Ville pour connaître la date et le lieu de la rencontre, mais selon notre expérience, il est préférable de surveiller les médias locaux.

Le plus grand des terrains, qui compte 90 espaces, est situé dans le district Bois-Joli dans un décor enchanteur bordant la rivière Yamaska. Deux autres jardins, logeant environ 30 lots chacun, se retrouvent dans les secteurs Saint-Sacrement et Sainte-Rosalie.