Simon Proulx
Les organismes communautaires : Ces gardiens invisibles
Notre région évoque des images pittoresques de paysages ruraux, de champs verdoyants et de communautés soudées. Cependant, derrière cette image idyllique se cachent de nombreuses réalités complexes et parfois troublantes. Ici, les organismes communautaires maskoutains jouent un rôle essentiel dans la vie des personnes marginalisées, laissées pour compte, isolées, poquées par la vie ou, pire, abandonnées par un système déshumanisé.
Les organismes communautaires sont les gardiens invisibles, essentiels, de la population maskoutaine. Ils sont les défenseurs silencieux de toutes ces personnes souvent négligées par la société. Que ce soit en fournissant un toit temporaire, un lieu sécuritaire, une aide alimentaire ou un soutien psychosocial, ils sont là pour offrir une épaule sur laquelle s’appuyer lorsque tout semble s’effondrer.
L’une des raisons pour lesquelles les organismes communautaires maskoutains sont si essentiels est qu’ils comblent les nombreuses lacunes accentuées par les inégalités sociales. Ils ont la flexibilité et la capacité d’adaptation qui sont nécessaires pour répondre rapidement aux besoins émergents et aux situations complexes. Ils sont souvent le dernier espoir, la dernière porte, pour ceux et celles qui n’ont nulle part où aller.
De plus, ils jouent un rôle crucial dans le développement socioéconomique de notre communauté et dans le renforcement de la cohésion sociale. Par leurs actions, ils rassemblent des personnes de divers horizons, les encouragent à travailler ensemble et à s’entraider. Ils créent des espaces sûrs où toute personne peut trouver du soutien et de la compréhension, et où elles peuvent se reconstruire progressivement. En cela, ils contribuent à la construction d’une société plus juste, inclusive et humaine.
Le travail des organismes communautaires maskoutains est également un exemple éclatant de la solidarité québécoise. Ils sont le reflet d’une communauté qui se soucie de ses membres les plus vulnérables. Les travailleuses, les travailleurs et les bénévoles de ces organisations mettent leur cœur et leur âme dans leur engagement. Ils incarnent l’idée que chacun d’entre nous a la responsabilité de prendre soin des autres et de contribuer pleinement au développement de notre communauté.
Pourtant, ces organismes communautaires font face à des défis de taille. L’un des obstacles les plus préoccupants est le sous-financement chronique auquel ils sont confrontés depuis trop longtemps.
Malgré leur rôle crucial dans presque toutes les mailles du filet social, ils doivent souvent lutter, revendiquer, manifester pour maintenir leurs opérations. Dans un contexte économique difficile, combiné à une crise du logement sans précédent et à une hausse fulgurante des personnes en situation d’itinérance, ce sous-financement chronique met en danger leur capacité de continuer à offrir des services et à répondre de manière adéquate aux besoins criants d’une bonne partie de la population.
Si nous avons comme société les moyens d’investir dans un projet de plus de 7 milliards de dollars pour l’implantation d’une usine à batteries d’une compagnie américaine pour « continuer de bâtir une économie forte, qui offre de bons emplois à la classe moyenne et de l’air pur pour les générations à venir », dixit le premier ministre du Canada, nous avons aussi en parallèle, j’ose l’espérer, la capacité d’investir collectivement dans un avenir plus solidaire, plus inclusif et plus humain pour notre communauté.
Les organismes communautaires ne devraient pas avoir à lutter pour leur survie. Leur rôle vital mérite une pleine reconnaissance de leur valeur de la part des gouvernements. « Investir » dans ces gardiens invisibles signifie investir dans le bien-être de la communauté tout entière.
Merci et bravo à Simon Proulx, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui voient, ressentent et agissent dans un but hautement humain.