Société

T’es Maskoutain si…

Ou Drummondvillois, Sorelois, etc...

 

Pendant que les hautes instances de « La grande région de Saint-Hyacinthe » lançaient une campagne publicitaire très coûteuse qui se voulait rassembleuse mais qui fut plutôt controversée, une simple page Facebook (qui n'a pas coûté un sou) a semblé faire le travail.

Le groupe « T'es Maskoutain(e) si… » a rejoint plus de 2500 membres en quelques semaines, ce qui témoigne d'une étonnante popularité. En comparaison, la page créée en lien avec la campagne officielle n'a attiré que 422 mentions « j'aime ».

La formule est simple. Les administrateurs présentent la page comme suit : « Saint-Hyacinthe n'a pas toujours été de même ! Vous connaissez quoi de la ville ? Vous avez des souvenirs ? Une bonne place qui a disparue ?  On va mettre Saint-Hyacinthe sur la place ! Faites-nous part de ce qui est typique chez vous les gens de Saint-Hyacinthe.. Vos souvenirs, des endroits connus seulement de vous etc.. Alors t'es Maskoutain(e) si … »

Grâce à sa connaissance fine du médium, l'administrateur de la page FB a fait en sorte que l'adhésion au groupe est extrêmement simple et quasi virale. Les « amis » des membres déjà inscrits peuvent les rejoindre sans passer nécessairement par l'administrateur principal.

Cette formule ouvre la porte toute grande aux personnes qui veulent s'exprimer sur la ville qu'elles aiment. Des anecdotes personnelles, des bars, des restaurants ou des commerces qui sont disparus, de vieilles photos ou découpures de journaux : tout est prétexte pour répondre à l'affirmation « T'es Maskoutain(e) si… ».

T'es Drummondvillois, Sorelois, etc, si…

Or, si la formule est populaire à Saint-Hyacinthe, il faut dire qu'elle l'a déjà été auparavant à Drummondville, Sorel, au Lac-Saint-Jean…

Source: L'Express de Drummondville

L'idée première vient de Gautier Dorval, un spécialiste en marketing d'origine belge qui réside à Drummondville depuis quelques années.

Ce dernier a d'abord mis en ligne une page similaire à la nôtre « T'es Drummondvillois(e) si… » puis, devant ce succès instantané, a répété l'expérience dans d'autres villes du Québec, dont Saint-Hyacinthe.

Avec quelle intention? Bien sûr, il y a sûrement la satisfaction de créer un lieu de rencontre virtuel qui permet à la population branchée d'une ville de s'exprimer. Mais encore…

Si l'on se fie aux expériences passées, il faut s'attendre à ce qu'un chandail affichant le message « Bref, je suis Maskoutain(e) » soit bientôt en vente à Saint-Hyacinthe. Une recension des articles parus dans les villes concernées (L'Express de Drummondville, Le Point du Lac-Saint-Jean, Sorel-Tracy Magazine) montre l'auteur avec le chandail ainsi identifié à chacune des villes. (voir photos de la galerie)

Mais en plus de la vente de chandails, le concepteur est en train de se constituer, mine de rien, une formidable banque de données sur les villes ciblées et ses utilisateurs Facebook. À preuve, une question que l'administrateur Gautier Dorval a déjà posée, en message ancré : «Voici le temps de la grande question… Maskoutains, Maskoutaines, quel est votre métier ? ».

Sans vouloir y prêter des intentions malveillantes, on peut légitimement se demander à quoi servira cette information, sinon à définir le profil d'éventuels consommateurs.