Société

Une campagne de 12 jours pour sensibiliser la population sur les violences faites aux femmes

Pour Katie Dufresne, le travail de terrain est une action concrète qui donne des résultats. Le fait de parler de violence faite aux femmes permet d’éveiller la conscience collective de la population locale, mais aussi provinciale. Photo : Carl Vaillancourt

Le 2 novembre dernier, une mère de trois enfants résidant dans un appartement du centre-ville de Saint-Hyacinthe a vu son conjoint tenter de mettre fin à ses jours. Connu des autorités policières, il a été arrêté et accusé de tentative de meurtre et de voies de fait graves. Cet événement survient trois semaines avant le lancement de la campagne des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes.

« Il y a beaucoup de travail à faire en matière de sensibilisation auprès de la population quand il est question de la violence faite aux femmes. Notre campagne, qui s’échelonne du 25 novembre au 6 décembre, sera l’occasion de faire de la sensibilisation dans les écoles secondaires, mais aussi d’autres initiatives seront mises en place », d’indiquer Katie Dufresne, co-coordonnatrice du Centre de femmes l’Autonomie en soiE situé à Saint-Hyacinthe.

Pour Katie Dufresne, le travail de terrain est une action concrète qui donne des résultats. Le fait de parler de violence faite aux femmes permet d’éveiller la conscience collective de la population locale, mais aussi provinciale. Photo : Carl Vaillancourt

Le Centre de femmes l’Autonomie en soiE est un milieu de vie inclusif et un lieu d’échanges pour toutes les femmes de la communauté maskoutaine. Cet organisme de la Table de concertation régionale en matière de violence conjugale et familiale et violence sexuelle a pour mission d’offrir un environnement sécuritaire pour les femmes.

L’organisme fait également partie des intervenants qui iront à la rencontre des élèves du niveau secondaire dès le vendredi 25 novembre. En plus des écoles du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH), certaines ressources iront également du côté d’Acton Vale et de Belœil pour sensibiliser les jeunes de ces écoles.

Pour Katie Dufresne, le travail de terrain est une action concrète qui donne des résultats. Le fait de parler de violence faite aux femmes permet d’éveiller la conscience collective de la population locale, mais aussi provinciale.

Parmi les autres activités, le Centre de femmes l’Autonomie en soiE entend créer un projet d’art collectif avec toutes les femmes qui fréquentent l’établissement. Pour certaines femmes, il est plus facile de parler de certains sujets au moyen d’une forme d’art quelconque comme la danse, le chant ou le dessin.

Ce projet sera affiché à l’intérieur des murs du Centre de femmes.

Ne jamais oublier Nancy Roy

L’année 2021 a été le théâtre de 26 féminicides au Québec. Il s’agissait d’un triste record enregistré en la matière pour la province. Le 22 octobre dernier, on comptait 13 féminicides pour l’année en cours au Québec. La tentative de meurtre survenue le 2 novembre dernier à Saint-Hyacinthe n’est pas sans nous rappeler le féminicide de Nancy Roy, cette femme de 44 ans qui a été sauvagement attaquée par son ami de cœur en février 2021.

Grâce à des campagnes de sensibilisation comme les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, un plus grand nombre de femmes peuvent être informées des ressources existantes.

Dans un courriel qu’elle nous a acheminé, Mandoline Blier, co-coordonnatrice du Centre de femmes l’Autonomie en soiE, établit un lien entre l’événement du 2 novembre et la nécessité d’aller sur le terrain.

« Des incidents comme celui-ci nous montrent qu’il y a encore de la sensibilisation à faire et de l’information à donner sur les ressources pouvant soutenir les femmes », a-t-elle écrit au représentant du Journal Mobiles au lendemain de la tentative de meurtre qui a fait les manchettes à l’échelle nationale.