Société

Des améliorations réclamées au transport adapté

La directrice générale du RMUTA, Amanda Cox (au centre), rappelle que le transport adapté est une nécessité pour les utilisateurs. Photo : courtoisie

À l’instar de plusieurs autres organisations similaires partout au Québec, le Regroupement Maskoutain des Utilisateurs du Transport Adapté (RMUTA) a mené une action de sensibilisation le 18 mars dernier afin de réclamer des améliorations au service de transport adapté dans la MRC des Maskoutains.

La directrice générale du RMUTA, Amanda Cox, rappelle que le transport adapté est une nécessité pour ses utilisateurs et non un luxe. « Nous sommes une alliance de plusieurs regroupements à s’être mobilisés afin de nous faire entendre le 18 mars. Les usagers dans les plus grands centres ont un peu moins de problèmes que nous. Nos enjeux sont différents. Ici, nos membres se sentent comme des colis. L’autobus est là des fois et d’autres fois non. Souvent, il est en retard. J’ai eu des personnes non voyantes qui ont attendu dehors pendant une heure avant que l’autobus arrive », déplore-t-elle.

Pour la première fois depuis près de 45 ans, la mobilisation du 18 mars a permis à des usagers de prendre la parole en se mobilisant, tous en même temps, afin d’exprimer eux-mêmes leur mécontentement au regard des problèmes qu’ils vivent au quotidien avec le transport adapté.

Transport en blanc

Une autre revendication du RMUTA, c’est la pénalité de 10 $ imposée pour un transport en blanc. « On facture un 10$ en partant, sans tenir compte des raisons qui peuvent expliquer que l’usager soit en retard. Il peut y avoir plein de raisons qui expliquent pourquoi la personne n’est pas là. Ils peuvent être à la toilette ou au téléphone. Les membres ont l’obligation d’attendre une quinzaine de minutes pour l’autobus avant et après le transport tandis que l’autobus n’a pas la même obligation. Le chauffeur peut quitter en moins de deux minutes. Ce sont des personnes à mobilité réduite. Ça leur prend plus de temps raccrocher le téléphone et arriver à l’extérieur. Les conducteurs ne sont pas sensibilisés à cela », rapporte Mme Cox.

Certains utilisateurs ont besoin d’un accompagnateur. « Le chauffeur ne sait pas si l’accompagnateur doit payer ou pas. Pourtant, tout est indiqué sur la carte de l’utilisateur, mais ils ne regardent pas la carte. Il y a énormément de problèmes avec les conducteurs. Nous comprenons qu’il s’agit d’un sous-traitant, mais ils ont signé un contrat de plus de 5 M$ », commente Mme Cox.

L’actuel contrat prend fin en 2025. « Ce serait bien d’intégrer dans le prochain contrat une formation pour les conducteurs afin de s’assurer qu’ils soient à l’aise avec des personnes handicapées, ce qui n’est pas toujours le cas ».

L’heure est grave

Amanda Cox souligne que l’heure est grave. « La politique d’admissibilité n’a pas été revue depuis 2018. Il y a beaucoup de choses qui ont changé depuis. Le problème, c’est qu’il n’y a aucune ouverture de la part de la MRC des Maskoutains. Pour eux, la faute est toujours du côté de l’usager. Même lorsque l’autobus ne se présente pas, c’est la faute de l’usager ».

La RMUTA rapporte que des usagers sont déposés dans des lieux non sécuritaires alors que ce devrait être un service porte-à-porte. « Le conducteur n’a pas débarqué pour aider une femme non-voyante qui a dû se débrouiller avec sa canne pour se rendre à l’autobus et y monter. À l’arrivée, il l’a débarqué au milieu de la rue ».

Être en retard au travail

Le RMUTA déplore également le manque de ponctualité du service. « Planifier son transport quotidien pour se rendre au travail ne devrait pas être un jeu de hasard. Imaginer la gêne pour un employé face à ses collègues pour un retard de 20 ou 30 minutes ou s’il doit quitter plus tôt en raison de son transport ».

Un service différent selon les régions

Mme Cox ne comprend pas pourquoi le service est différent d’une ville à l’autre. « Des fois, l’accompagnateur doit payer. À Montréal, un utilisateur peut avoir deux sacs d’épicerie et dans la MRC voisine, c’est seulement un. Nous avons besoin de normes provinciales. Les règles doivent être les mêmes dans chaque ville, pour chaque MRC et dans chaque région, car dans le cas contraire, il s’agit de discrimination », tranche-t-elle.

Message entendu

À la suite de la mobilisation, le bureau du maire du Saint-Hyacinthe a convoqué Mme Cox a une rencontre avec la Ville et la MRC afin de discuter de la situation. « La Ville prend la situation très au sérieux. Ses dirigeants sont sensibles à ce qui arrive et ils veulent essayer de faire changer les choses. J’aurais aimé que la MRC soit un peu plus ouverte à discuter. Il faut que ça change. Je leur donne neuf mois pour mettre des choses en place ».

Il y a environ 1000 usagers du transport adapté sur le territoire de la MRC des Maskoutains.