Loisir

Jamais trop tard pour apprendre le skateboard  !

Avec sa barbe blanche et sa planche à roulettes, Renald St-Germain ne passe jamais inaperçu en sillonnant les rues et les pistes cyclables de Saint-Hyacinthe. Photo : Réjean Biron, L'Art photographique

Avec sa barbe blanche et sa planche à roulettes, Renald St-Germain ne passe jamais inaperçu en sillonnant les rues et les pistes cyclables de Saint-Hyacinthe. Le sexagénaire est accro au skateboard, à tel point qu’il a choisi de vendre sa motocyclette Harley 1200 pour consacrer plus de temps à sa nouvelle passion !

« Je suis comme un toxicomane qui a besoin de sa dose. Après mon travail, je décompresse en roulant d’un bord et de l’autre de l’appartement, explique celui qui travaille à temps partiel comme agent de sécurité. Je ne réveille pas les voisins à deux heures du matin parce que les planchers et le plafond sont en béton ! »

Avec sa barbe blanche et sa planche à roulettes, Renald St-Germain ne passe jamais inaperçu en sillonnant les rues et les pistes cyclables de Saint-Hyacinthe. Photo : Réjean Biron, L'Art photographique

C’est en regardant, à la télévision, un homme de 84 ans en équilibre sur un biplan que M. St-Germain a eu le courage d’essayer le skateboard en 2015, à l’âge de 57 ans. « Si lui a été capable de se tenir debout sur une aile d’avion, je suis aussi capable de rester sur mes pieds à six pouces de terre », se disait celui qui rêvait depuis longtemps d’imiter les adolescents sur leur longboard.

Conseils aux débutants

Sa première expérience sur une planche à roulettes ne s’est pas faite sans heurts. « Dans un moment de folie, j’ai décidé de descendre la côte Pratt-Girouard. Je ne la recommande à personne ! Je suis tombé en frappant mon menton sur l’asphalte. J’avais tellement mal à la mâchoire que je n’ai pas remarqué que mes deux coudes étaient en sang ! »

Aujourd’hui, Renald St-Germain ne part jamais plus sans son casque, ses protège-coudes et ses protège-genoux. « Au début, j’utilisais des bâtons de marche pour avancer parce que j’avais trop peur de perdre l’équilibre en poussant avec ma jambe, dit-il. Je les ai abandonnés au bout de trois ou quatre jours, quand j’ai pris de l’assurance. »

La plupart du temps, le Maskoutain pratique son sport en solitaire, à raison d’une douzaine d’heures par semaine. Il aimerait beaucoup l’enseigner aux personnes de son âge. Selon lui, toutes les manœuvres demandent une grande concentration pour les novices.

« Les roches sont nos pires ennemies. Il faut rester vigilant pour les éviter, surtout au printemps. » Le mordu de planche recommande aussi de bien lubrifier les roulements à billes des roues et d’utiliser ceux en acier inoxydable pour rouler après la pluie, afin d’éviter les mauvaises surprises.

Un cœur d’enfant

À temps perdu, M. St-Germain bricole ses propres planches à roulettes : des petites, des longues, des larges ; en aluminium, en bois, en plastique ou à partir de tuyaux de plastique. Il a ajouté quatre lames de patins à glace à un skateboard pour réussir à pratiquer son sport l’hiver, lorsque la température demeure clémente.

Les jeunes du quartier le trouvent cool. Plusieurs lui envoient d’ailleurs des demandes d’amitié sur Facebook. « J’ai l’impression d’avoir encore 17 ans. J’ai le même corps qu’adolescent, mais avec une tête de vieux rapportée », rigole-t-il.

En revanche, Renald St-Germain ne s’aventure pas à faire des acrobaties en sautant dans les airs au Skate Plaza. « Je préfère rouler en pépère, mais faire de la planche encore longtemps ! », conclut-il.