Ruralité

Ferme Brovin : des agriculteurs tout sauf conventionnels

Caroline Brodeur, copropriétaire de la Ferme Brovin, avec son conjoint Vincent Deslauriers. photo Roger Lafrance

La Ferme Brovin est à l’opposé du modèle agricole moderne. Caroline Brodeur et Vincent Deslauriers sont une race à part parmi les producteurs agricoles. Plutôt que de se spécialiser, ils produisent des bovins, du veau de grain, des porcs et même du poulet ! Cependant, ce qui les distingue par-dessus tout, c’est leur volonté de faire une agriculture respectueuse de leurs valeurs.

Leur cheminement est, lui aussi, peu ordinaire. Fille d’agriculteur, Caroline avait étudié en esthétique. Vincent, lui, œuvrait plutôt dans le domaine des bars et de la restauration. Pourtant, il y a quatre ans, ils ont tout quitté lorsqu’ils ont eu l’opportunité d’acquérir la terre que louait le père de Caroline.

« L’agriculture me manquait beaucoup, raconte-t-elle, en entrevue, à Mobiles. J’avais besoin de retrouver mes racines profondes. »

Caroline Brodeur, copropriétaire de la Ferme Brovin, avec son conjoint Vincent Deslauriers. photo Roger Lafrance

En plus de poursuivre les activités de la ferme paternelle, ils désiraient une production qui les distinguerait des autres producteurs, d’autant plus qu’ils voulaient avoir un contact avec les consommateurs. C’est à ce moment qu’ils ont découvert une race bovine peu connue, la Galloway, à la robe noire et blanche spectaculaire.

« C’est une race qui nous a allumés dès qu’on l’a vue, raconte Caroline Brodeur. On voulait produire des bovins, nourris à l’herbe, qui vivraient toute l’année à l’extérieur. La Galloway correspondait parfaitement à ce qu’on cherchait. C’est une race écossaise qui adore l’hiver. »

La Galloway est une race facile à élever. Les vaches mettent bas plutôt facilement. Elles sont très maternelles, même envers les autres veaux du troupeau.

Le choix de produire des bovins dans des pâturages était incontournable. « Le bien-être animal nous interpelle beaucoup. On voulait élever nos bêtes dans un milieu naturel. »

Évidemment, ce choix a son prix. Produire un bœuf en le nourrissant de fourrage seulement prend 28 mois. Il en résulte une viande de grande qualité avec un très faible niveau de gras.

Le couple ne fait pas que produire de la viande, il retire le maximum de ses bêtes. Ainsi, il fait tanner la fourrure pour la revendre comme objet de décoration, se sert de la matière grasse pour en faire des savons et vend même les os aux propriétaires de chiens ! « C’est une façon, pour nous, de respecter l’animal en récupérant le plus possible et en diminuant le gaspillage. »

Boutique à la ferme

Depuis un an, ils ont ouvert leur boutique à même la maison familiale, au 8055, 5e Rang, à Saint-Hyacinthe. Dès l’achat de la ferme, la boutique faisait partie intégrante de leur projet d’agriculture.

À leur boutique, ils vendent les différentes découpes de leurs bovins, mais aussi leurs autres productions : le veau de grain et les œufs de leurs poules élevées en liberté. Ils proposent aussi des produits d’autres producteurs agricoles.

Et comme si ce n’était pas suffisant, ils ont même transformé une parcelle de leur terre pour y faire pousser des légumes qu’ils revendent à leur boutique. Comme quoi, ils ne font rien comme les autres !

La Galloway a une robe qui la démarque des autres races bovines. Photo de courtoisie