Ruralité

Les Champignons de la Presqu’île : La fine fleur des champignons à Saint-Pie

Monique Faubert et Abdel Lazar présentant quelques spécimens de leurs pleurotes. Photo : Roger Lafrance

Pour la plupart d’entre nous, la retraite est synonyme de repos bien mérité, agrémenté de voyages ou de loisirs. Pour d’autres, c’est l’occasion d’entreprendre un rêve longuement mûri, allant même jusqu’à fonder une nouvelle entreprise.

Établis sur le rang de la Presqu’île, à Saint-Pie, Abdel Lazar et Monique Faubert entendent consacrer leur retraite à la culture des champignons, plus précisément de pleurotes, qui rehaussent par leur goût exquis les meilleures tables. « Maintenant que les enfants sont partis, on se disait que ce serait le fun de faire quelque chose en commun, confie Abdel Lazar, en entrevue, à Mobiles. Les champignons, c’est un peu comme notre bébé, et chacun de nous deux a son rôle dans cette entreprise, comme un père et une mère avec leurs enfants. »

Monique Faubert avait déjà montré un intérêt pour les champignons en s’inscrivant à un cours sur la cueillette des champignons sauvages, puis à un deuxième à l’ITA sur la culture des champignons de spécialités. Lorsqu’Abdel a perdu son emploi à l’usine Olymel, l’idée de s’investir dans la culture des pleurotes a germé au sein du couple.

Monique Faubert et Abdel Lazar présentant quelques spécimens de leurs pleurotes. Photo : Roger Lafrance

La culture des pleurotes demeure plutôt particulière. Le champignon pousse dans des chaudières remplies d’un mélange de paille et de marc de café. Après avoir été stérilisé, ce substrat est ensuite colonisé par les champignons qui fleuriront par des trous pratiqués sur le côté des récipients. Après quelques récoltes, il faut reprendre tout le processus, car les rendements diminuent.

La culture de ces champignons demande un environnement contrôlé, notamment pour contrer les bactéries et les infections. C’est à force d’essais-erreurs que le couple a pu raffiner ses techniques de culture. Au Québec, le nombre de producteurs de pleurotes se compte sur les 10 doigts des mains. Et même si on possède les techniques de base, seule l’expérimentation permet d’éviter les insuccès.

Des champignons qui s’envolent rapidement

Les Champignons de la Presqu’île cultivent deux types de pleurotes, celui de l’orme et le bleu. En plus de sa tendreté, le pleurote a un goût raffiné qui plaît bien aux cuisiniers qui veulent rehausser les plats d’une bonne table.

Cette année, le couple a participé à quelques Matinées gourmandes et l’accueil des visiteurs a été tel que, bien souvent, leurs produits s’écoulaient avant même la fermeture. L’entreprise dessert aussi quelques restaurants ainsi que les supermarchés Métro Plus Riendeau, Marché Dessaulles et Marché Tradition de Saint-Pie. On peut aussi s’approvisionner directement à leurs installations du 750, rang de la Presqu’île, à Saint-Pie.

Avec un tel potentiel de marché, Abdel Lazar et Monique Faubert entendent augmenter la production au cours des prochaines années. Aux champignons frais pourraient aussi s’ajouter des produits transformés.

« On veut rester à échelle humaine, précise Abdel Lazar. Pour nous, c’est un projet de retraite et on veut surtout se donner un style de vie. On n’a pas besoin de voyager. Nous, ce qu’on veut, c’est produire des pleurotes, les démocratiser et les rendre populaires. »

Comme projet de retraite, que pourrait-on demander de mieux ?