Roger Lafrance
Levée de bouclier au centre-ville
Choc de vision sur le développement au centre-ville. La démolition de 5 immeubles dans le quadrilatère De la Concorde/St-Antoine/Robert interpelle plus que jamais de nombreux organismes et citoyens du centre-ville.
Le 13 juin, lors d’une séance publique spéciale, une trentaine de personnes ont tenu à signifier leur désapprobation au Comité de démolition de la Ville. Le Groupe Forman désire démolir 5 édifices afin de construire un complexe immobilier de 96 logements sur 4 étages, et un 5e en retrait, avec stationnement intérieur, mettant à la rue 9 ménages vivant de revenus modestes.
«Dans le contexte de la crise du logement qui sévit depuis trop longtemps sur le territoire maskoutain, il est impensable et irresponsable d’autoriser la démolition, considérant que ces immeubles abritent majoritairement des logements abordables, salubres et propres à l’habitation», avait indiqué Simon Proulx, directeur de la CDC des Maskoutains dans une lettre reprise par de nombreux organismes communautaires.
En entrevue à Mobiles, celui-ci a déclaré que le milieu communautaire ne pouvait rester insensible face à cette situation.
«Il y a une crise du logement à Saint-Hyacinthe. Cette crise n’affecte pas juste les ménages à faible revenu, elle touche aussi les gens qui ont un revenu stable et qui ont besoin de logements salubres et abordables. Un des immeubles visés a été rénové il y a 5 ans.»
Rappelons qu’au cours des dernières années, 136 logements ont été perdus au centre-ville, suite à des incendies ou à leur achat par la Ville. C’est aussi sans compter que 43 autres logements sont promis à la démolition dans un proche avenir. Des pertes qui ne font qu’accroître la crise du logement qui sévit à Saint-Hyacinthe.
C’est d’ailleurs le message qu’ont tenu à signifier plusieurs citoyens aux membres du Comité de démolition. La directrice du Centre d’intervention jeunesse des Maskoutains, Josiane Daigle, a rappelé que même les travailleurs ne réussissent plus à se loger convenablement avec la hausse des loyers.
«Des 3 1/2 et des 4 1/2 à 1400 $ comme loyer de base, c’est trop élevé pour la moyenne des gens au Québec,» a-t-elle rappelé.
La venue de ces nouveaux logements aura aussi un comme autre effet d’élever la moyenne médiane des loyers au centre-ville et de priver l’école Lafontaine d’aides financières dédiées aux milieux défavorisés, donc de priver les élèves de services spécialisés.
Un centre-ville à portée humaine
Pour plusieurs citoyens, le projet s’intègre mal dans un centre-ville à portée humaine. «Un immeuble de 5 étages avec un stationnement souterrain, je ne comprends pas ça, a dénoncé une résidante voisine du quadrilatère. On prend une idée de Montréal et on essaie de l’implanter à Saint-Hyacinthe. Ce projet ne fera que déraciner des gens.»
D’autres, résident comme Fernand Grégoire, se sont demandés quelle était la vision de la Ville face au centre-ville, constatant que les projets de 5 ou 8 étages semblent les bienvenus pour le centre-ville.
La présidente du Comité consultatif d’urbanisme, la conseillère Claire Gagné a rétorqué que la Ville avait fait le choix de miser sur la densification au centre-ville. Entourée de terres agricoles de grande valeur, Saint-Hyacinthe n’a d’autre choix que de densifier plusieurs secteurs si elle veut offrir suffisamment de logements pour la population et les travailleurs des entreprises.
De son côté, Simon Proulx avait indiqué qu’il était «incohérent de laisser ces immeubles se faire démolir sans avoir aucune garantie de la construction de logements abordables et sociaux.»
«Nous ne sommes pas contre la revitalisation du centre-ville mais il faut que cela se fasse correctement. La Ville souffre d’un manque de vision stratégique. On a besoin d’une politique du logement. On devrait s‘inspirer d’autres villes comme Longueuil qui a adopté une politique de l’habitation et du logement social et identifié les secteurs pour du logement abordable.»
Devant ce tollé, le Comité de démolition a décidé de reporter sa décision. Toutefois, dès le début de la rencontre, il avait indiqué qu’il donnait son accord au projet.
Choc de vision sur le développement au centre-ville. La démolition de 5 immeubles dans le quadrilatère De la Concorde/St-Antoine/Robert interpelle plus que jamais de nombreux organismes et citoyens du centre-ville.
Le 13 juin, lors d’une séance publique spéciale, une trentaine de personnes ont tenu à signifier leur désapprobation au Comité de démolition de la Ville. Le Groupe Forman désire démolir 5 édifices afin de construire un complexe immobilier de 96 logements sur 4 étages, et un 5e en retrait, avec stationnement intérieur, mettant à la rue 9 ménages vivant de revenus modestes.
«Dans le contexte de la crise du logement qui sévit depuis trop longtemps sur le territoire maskoutain, il est impensable et irresponsable d’autoriser la démolition, considérant que ces immeubles abritent majoritairement des logements abordables, salubres et propres à l’habitation», avait indiqué Simon Proulx, directeur de la CDC des Maskoutains dans une lettre reprise par de nombreux organismes communautaires.
En entrevue à Mobiles, celui-ci a déclaré que le milieu communautaire ne pouvait rester insensible face à cette situation.
«Il y a une crise du logement à Saint-Hyacinthe. Cette crise n’affecte pas juste les ménages à faible revenu, elle touche aussi les gens qui ont un revenu stable et qui ont besoin de logements salubres et abordables. Un des immeubles visés a été rénové il y a 5 ans.»
Rappelons qu’au cours des dernières années, 136 logements ont été perdus au centre-ville, suite à des incendies ou à leur achat par la Ville. C’est aussi sans compter que 43 autres logements sont promis à la démolition dans un proche avenir. Des pertes qui ne font qu’accroître la crise du logement qui sévit à Saint-Hyacinthe.
C’est d’ailleurs le message qu’ont tenu à signifier plusieurs citoyens aux membres du Comité de démolition. La directrice du Centre d’intervention jeunesse des Maskoutains, Josiane Daigle, a rappelé que même les travailleurs ne réussissent plus à se loger convenablement avec la hausse des loyers.
«Des 3 1/2 et des 4 1/2 à 1400 $ comme loyer de base, c’est trop élevé pour la moyenne des gens au Québec,» a-t-elle rappelé.
La venue de ces nouveaux logements aura aussi un comme autre effet d’élever la moyenne médiane des loyers au centre-ville et de priver l’école Lafontaine d’aides financières dédiées aux milieux défavorisés, donc de priver les élèves de services spécialisés.
Un centre-ville à portée humaine
Pour plusieurs citoyens, le projet s’intègre mal dans un centre-ville à portée humaine. «Un immeuble de 5 étages avec un stationnement souterrain, je ne comprends pas ça, a dénoncé une résidante voisine du quadrilatère. On prend une idée de Montréal et on essaie de l’implanter à Saint-Hyacinthe. Ce projet ne fera que déraciner des gens.»
D’autres, résident comme Fernand Grégoire, se sont demandés quelle était la vision de la Ville face au centre-ville, constatant que les projets de 5 ou 8 étages semblent les bienvenus pour le centre-ville.
La présidente du Comité consultatif d’urbanisme, la conseillère Claire Gagné a rétorqué que la Ville avait fait le choix de miser sur la densification au centre-ville. Entourée de terres agricoles de grande valeur, Saint-Hyacinthe n’a d’autre choix que de densifier plusieurs secteurs si elle veut offrir suffisamment de logements pour la population et les travailleurs des entreprises.
De son côté, Simon Proulx avait indiqué qu’il était «incohérent de laisser ces immeubles se faire démolir sans avoir aucune garantie de la construction de logements abordables et sociaux.»
«Nous ne sommes pas contre la revitalisation du centre-ville mais il faut que cela se fasse correctement. La Ville souffre d’un manque de vision stratégique. On a besoin d’une politique du logement. On devrait s‘inspirer d’autres villes comme Longueuil qui a adopté une politique de l’habitation et du logement social et identifié les secteurs pour du logement abordable.»
Devant ce tollé, le Comité de démolition a décidé de reporter sa décision. Toutefois, dès le début de la rencontre, il avait indiqué qu’il donnait son accord au projet.
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