Félix Tremblay
Le projet Sauvons les Martinets ramoneurs
La crise du logement ne touche malheureusement pas que les humains. Pour les espèces animales, la perte d’habitat est une des principales causes de leur extinction. Parmi ces espèces menacées de disparaître, on compte le martinet ramoneur, un oiseau qui, dans un environnement naturel, niche habituellement dans les troncs d’arbres morts qui ont tendance à se faire rares en ville pour des raisons de sécurité, et qui s’était donc rabattu sur nos cheminées avant que celles-ci ne disparaissent aussi de nos milieux urbains.
Il lui manque donc, de mai à août, d’endroits où nicher et se reproduire avant sa longue migration jusqu’en Amérique du sud, où il hiverne avant de revenir ici, au sud du 49e parallèle. Il est alors réjouissant d’apprendre que sied désormais, et ce depuis le 22 septembre 2023, sur la Terrasse Louis-Côté, une cheminée spécialement érigée pour permettre à un couple de martinets ramoneurs d’y faire son nid puis d’y pondre ses œufs.
Le projet Sauvons les Martinets ramoneurs de Camélie-Anne Lafond avait remporté en 2022 la première édition du budget participatif de la Ville de Saint-Hyacinthe d’un montant de 50 000 $, et dont la vocation était le développement durable. En collaboration avec QuébecOiseaux, un OSBL dont la mission est, entre autres, de veiller à la protection des oiseaux et de leur habitat, le projet a donc permis d’assurer qu’une initiative concrète de développement durable voit le jour en sol maskoutain tout près de la rivière Yamaska.
Un projet de sensibilisation
Bien qu’une seule cheminée ne pourra jamais à elle seule permettre de sauver le martinet ramoneur de l’extinction, nous nous trouvons ici face à une excellente manière de conscientiser la population à l’importance de la biodiversité ainsi qu’aux différents moyens de la préserver. Rappelons que l’urbanisation et l’aménagement du territoire sont responsables de la perte d’habitat d’une multitude d’espèces animales et que cela se répercute inévitablement, à plus ou moins long terme, sur la qualité de vie des humains eux-mêmes.
Ainsi, le projet Sauvons les martinets ramoneurs est parfait pour rappeler aux gens qu’il est souhaitable de se préoccuper des animaux qui nous entourent, d’une part, et surtout que des gestes simples peuvent être posés pour favoriser leur survie. Ainsi, il est possible à quiconque qui possède une cheminée de maçonnerie (aux parois qui présentent des aspérités) avec un diamètre de 28 cm de laisser nicher ce volatile aux airs d’hirondelle en n’en obstruant pas l’accès avec un grillage.
À ceux qui craignent les risques d’incendie ou encore qu’un feu de foyer ne tue une famille de martinets, rappelons que le nid, de la taille d’un pamplemousse, est sans danger et sera vidé de ses occupants en août, soit bien avant que la cheminée ne serve. Il est aussi recommandé de ne procéder au ramonage que du 1er septembre au 1er mai. On peut consulter le site web de QuébecOiseaux pour plus d’informations et pour connaître d’autres mesures facilement applicables permettant de sauver le martinet ramoneur, ou encore d’autres espèces aviaires, de l’extinction.
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