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La laquaiche argentée : Un rendez-vous annuel

La laquaiche argentée arrive en eaux maskoutaines au mois d'avril. Elle vient s'y reproduire et s'y nourrir. Photo : Didier Lafleur

La rivière Yamaska me surprendra toujours par sa diversité halieutique. De nombreuses espèces de poissons y vivent à l’année, d’autres uniquement durant la saison estivale. Certaines espèces sont même inconnues d’une grande partie de la population. C’est le cas de la laquaiche argentée, Hiodon tergisus, espèce bien présente dans la rivière Yamaska en aval du barrage T.D. Bouchard. Bien que ce poisson y soit bien présent, la plupart des pêcheurs font rarement des captures de cette espèce, car elle doit être capturée à la mouche! Son cycle de vie, son alimentation et la façon de la pêcher à la mouche seront développés ici.

D’abord, la laquaiche argentée arrive en eaux maskoutaines au mois d’avril. Elle vient s’y reproduire et s’y nourrir. Grégaires, elles se rassemblent dans les eaux peu profondes de la rivière. Elles mesurent entre 20 et 30 cm, mais certaines peuvent atteindre 40 cm et peuvent vivre jusqu’à 10 ans. À la suite de la reproduction, les laquaiches profitent des nombreuses éclosions printanières de tricoptères et d’éphémères. Elles s’en nourrissent abondamment en gobant ces insectes émergeant de l’eau. Parfois, les gobages sont très discrets et lents, tantôt, explosifs et rapides. Fait plus qu’intéressant, ce poisson est sensible à une eau trouble et polluée. Or, la Yamaska est depuis longtemps considérée comme étant la rivière la plus polluée au Québec. Donc, la présence de ce poisson indique une tendance changeante qui est pour le mieux. D’ailleurs, il y a aussi une corrélation entre l’abondance d’insectes et la qualité de l’eau, alors que de nombreuses espèces de poissons s’en nourrissent, dont les laquaiches.

Pour la capturer, il faut imiter les insectes qu’elle gobe. La chose peut paraître simple, mais ce ne l’est pas tant que ça. Il faut connaître un peu l’entomologie, soit l’identification des insectes. Ici, les éphémères et les tricoptères sont d’une grande importance puisque c’est la principale source d’alimentation des laquaiches en période estivale. Dès que l’eau se réchauffe aux alentours de la mi-mai, les nymphes des éphémères et les pupes des tricoptères vont émerger vers la surface de l’eau. Opportunistes, les laquaiches en profitent énormément, parce qu’à ce stade, ces insectes sont vulnérables. Elles viennent les gober sous le film ou à la surface de l’eau en dévoilant leur présence par de petits ronds de gobage. C’est à ce moment que le plaisir de la pêche à la mouche commence!

Équipé d’une canne à moucher, vous devrez en choisir une pour faire une fine présentation, soit déposer la mouche délicatement à la surface de l’eau. Une canne entre #6 et #3 serait donc un choix idéal. En ciblant les gobages, vous devrez viser un peu en amont de ceux-ci pour que votre mouche dérive naturellement. Telle est la façon de déjouer la laquaiche. Utilisez des imitations d’éphémères ou de tricoptères que vous voyez au moment de votre sortie en rivière pour coïncider avec leur émergence. Des tricoptères et des éphémères de grosseur d’hameçon #14 à #18 seront idéales, il suffit de faire coïncider la grosseur, la couleur et la forme. Vous pourrez trouver une panoplie d’informations à ce sujet sur internet!

Personnellement, je considère cette pêche comme étant très pertinente pour montrer ce qu’est la pêche à la mouche.  C’est justement pourquoi je ne manque jamais ce rendez-vous annuel!