Chronique

À ma p’tite soeur virtuelle

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12 Mai 2013. C’est la fête des mères.  Je ne suis pas mère. Mais, le printemps été passé, j’en avais deux cent mille, des enfants, et on leur fessait dessus dans les rues.  Et ça me rendait malade… Aujourd’hui, je tente d’écrire une petite introduction à ma chronique des Pissenlits : hommage à la résistance. Et je résiste sauvagement. Et je procrastine en calvaire… Pourquoi ? Parce que ça me fait entrer à nouveau dans un état difficile, innommable, souffrant.  Pourtant, je viens, enfin, de réussir… Aidée par une amie que j’appelle affectueusement ma p’tite sœur virtuelle. Elle qui a été au front, tous les jours, toutes les nuits, à toutes les maudites manifs de nuit qui se sont faites à Montréal, l’été passé… Je la voyais partir… Et j’angoissais à mourir. Je me couchais quand elle était de retour à sa maison, saine et sauve… Cette chronique, qui n’en est pas vraiment une, je la dédie à elle. À elle qui a été l’image même du pissenlit de la résistance, à elle qui a marché, s’est battue jour après jour, nuit après nuit, pour que la justice sociale soit. Pour toi, donc, ptite sœur virtuelle, je te dédie cette douloureuse introduction à ma chronique des Pissenlits, pour te remercier, d’une part, et pour te rendre hommage, aussi.

Ma chronique sur les pissenlits a été écrite pendant une nuit terrible d'insomnie causée par la violence policière survenant à l’été 2012. Femmes et hommes, étudiantes et étudiants se faisaient fouiller et arrêter arbitrairement dans le métro à Montréal… Je suivais le tout à distance, de chez moi à Saint-Hyacinthe. Et j'avais mal. Je me sentais impuissante, de fait, je l’étais. Et, ce soir-là du 12 juin, ce qui a achevé de me briser fut ce terrible témoignage concernant une jeune femme, déficiente intellectuelle, qui avait été arrêtée dans le métro à Montréal et mis à mal par des agents de police, parce qu'elle était en possession de casseroles…  Elle s'était tout simplement greyée dans le but de partir vivre de façon autonome en appartement… Mais en ce temps-là, être en possession de casseroles a été perçu comme un acte de subversion…Elle a été rudoyée par la police, questionnée sur le fait de posséder toutes ces casseroles, sans même qu’elle ait la capacité de comprendre ce qui lui arrivait… C’est sa mère qui a écrit le témoignage, encore sous le choc de la violence dont avait été victime sa grande fille…C’en a été trop pour moi. J’ai éclaté en sanglots, et aie bien été incapable de trouver assez de paix en moi pour trouver le sommeil… C’est ainsi, dans cet état, que j’ai écrit mes Pissenlits : hommage à la résistance…https://journalmobiles.com/chroniques/mots-dits/pissenlits-hommage-a-la-resistance Pour me consoler. Pour prendre soin de ce qui était brisé en moi, et pour le partager, aussi. Des fois que ça pourrait en aider d’autres dans le même état que moi… 
Le retour des pissenltis... PHOTO : Nelson Dion