Chronique

Décrocher

Photo : FREEPIK

Comment va votre moral? Le mien, j’avoue qu’il pourrait se porter mieux. Il faut dire que la planète Terre ne va pas trop bien en ce moment.

Ce ne sont pas les problèmes qui manquent. La guerre en Ukraine, la famine un peu partout quand ce ne sont pas les inondations, la crise climatique, les glaciers qui fondent à la vitesse grand V, la fin du monde qu’on nous annonce comme imminente…

Photo : FREEPIK

Ma liste est encore loin d’être terminée : l’inflation galopante, le prix de la laitue, la pénurie de logements, les hôpitaux qui débordent, le retour de Donald Trump… Comment voulez-vous être optimiste après tout ça?

Je sais, je sais, les gens qui me connaissent bien auraient raison de me dire : Lafrance, si t’arrêtais d’écouter les infos un petit peu, ton moral se porterait pas mal mieux.

Que voulez-vous? Quand t’es journaliste, les infos, ça coule dans tes veines, ça fait partie de ton ADN. C’est vrai que je pourrais arrêter d’écouter mes trois bulletins de nouvelles télévisées par jour, de lire mes deux quotidiens, les infos à la radio et mes quelques hebdos. Docteur, je l’avoue : je souffre d’une surdose de mauvaises nouvelles.

Je dois admettre que je ne suis pas tout seul dans mon camp. Prenez tous les écrans qui font partie intégrante de nos vies. La télé, la tablette, le portable, le cellulaire… Ils ont trouvé le moyen de nous scotcher à eux, à l’affût de la dernière catastrophe, du dernier potin artistique ou du dernier but de Suzuki. Une vraie dépendance. Ça pis la drogue, il n’y a pas une bien grosse différence.

De plus en plus, on nous parle de l’importance de décrocher. Ce n’est pas facile. Il y a encore des villages qui ne reçoivent pas de signal Internet, mais ils commencent à être rares. À moins de se retrouver dans un chalet au milieu des montagnes et des épinettes noires, c’est bien difficile de se couper du monde.

Bien sûr, il reste la bonne vieille méthode : mettre le bouton à off. Ce simple geste, qu’on peut faire du bout d’un seul doigt, est peut-être le plus efficace, finalement.

Allez : profitez du temps des Fêtes pour éteindre vos appareils ou les mettre hors d’atteinte de vos mains baladeuses. Visitez des gens que vous n’avez pas vus depuis longtemps. Allez marcher, sortez vos jeux de société, vos casse-têtes, regardez un film des Fêtes sirupeux à souhait ou un classique que vous n’avez toujours pas vu.

Bref, pensez à vous. Le monde va mal? Ne vous en faites pas, il y aura toujours un lendemain. Mettez tout ça à off pour un moment. Vous vous en porterez juste un peu mieux, garanti.