Culture
À Expression

État mortifère, l’univers de Cooke-Sasseville

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Le Centre d’exposition Expression, située à l’étage du 1555 marché public Saint-Hyacinthe , accueille en son sein une toute nouvelle exposition jusqu’au 23 avril prochain. État mortifère – Les deux pieds dans le patrimoine, une brochette artistique signée Cooke-Sasseville, se visite seul ou en famille pour sortir de son hibernation créative.

État mortifère – Les deux pieds dans le patrimoine, une brochette artistique signée Cooke-Sasseville, se visite seul ou en famille pour sortir de son hibernation créative. Photo : Nelson Dion

« On travaille avec un langage populaire, donc les gens, rapidement, se sentent interpellés par nos œuvres », lance Pierre Sasseville en entrevue avec le Journal Mobiles, et c’est frappant de vérité. C’est d’ailleurs ce que l’on remarque dès notre entrée : des objets et des images bien connus du quotidien, quoique chargés symboliquement, pour le meilleur ou pour le pire qui ornent les murs ou qui descendent du plafond en symbiose. Le spectateur est assurément captivé au premier coup d’œil et tout cela rend l’exposition aussi fascinante qu’accessible.

Introspection vs réflexion

« On a toujours vu notre travail comme un piège, c’est-à-dire qu’elles [les œuvres d’art] seront séduisantes au premier abord, mais elles parleront de problématiques ou de sujets qui sont un peu plus ambigus ou sombres », admet Pierre Sasseville, introspectif.

En effet, État mortifère rassemble avant tout des œuvres d’art chargées de sens, témoignant de la personnalité humaine. Des objets qui, normalement, ne devraient pas cohabiter y sont réunis et le résultat surprend d’une manière ou d’une autre. Tantôt choquante, tantôt amusante, l’exposition de Cooke-Sasseville nous fait réfléchir sur notre réalité humaine et sur notre désastreuse tendance à nous autodétruire au détriment de la nature.

La Tranchée, 2018, Aluminium, peinture électrostatique, Collection Méduse — Coopé- rative de diffuseurs et de producteurs artistiques et communautaires. Photo : Nelson Dion

Installations colorées, formes, symboliques… rien n’est laissé au hasard dans cette exposition. Tout se marie pour créer un effet visuel percutant et hypnotisant. La galerie d’art Expression plonge inévitablement les spectateurs au cœur de l’univers des artistes.

Craindre l’art

En entrevue, Jean-François Cooke confie avoir souvent discuté, au cours de sa carrière, avec des gens qui, par crainte de ne pas comprendre l’art, s’empêchaient de visiter des musées ou des galeries. « Mais l’art, c’est exactement comme la musique ou le cinéma : il y a plein de couches de sens et tu n’es pas obligé d’avoir la même vision que l’auteur », exprime-t-il, invitant d’un même souffle les gens à troquer la crainte contre la curiosité. Son conseil est clair : visiter le plus grand nombre d’expositions possible, se laisser habiter par les œuvres qui s’y retrouvent et se faire sa propre interprétation. « C’est à ce moment-là que c’est plaisant de côtoyer l’art », affirme l’artiste, convaincant.

La nouvelle exposition du Centre d’exposition Expression est un must-see pour tous les amateurs d’art maskoutains ou pour tout néophyte artistique souhaitant s’enrichir. L’entrée est gratuite et la visite constitue une activité amusante à faire en famille. De belles et profondes conversations émergeront à coup sûr à la suite de votre passage. Transportez-vous dans l’univers Cooke-Sasseville d’ici le 23 avril. Pour plus de détails, visitez la page https://www.expression.qc.ca/fr/.