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La maladie mentale, ce mal invisible

Il fait beau et chaud, l’été s’installe, le déconfinement progresse mais le vertige, le mal de vivre causé par tous les bouleversements des derniers mois habitent certaines personnes qui souffrent en silence. Voici un roman graphique qui aborde les divers aspects de la maladie mentale chez les adolescents et les jeunes adultes. Une lecture à partager!

J’ai mal et pourtant, ça ne se voit pas…  

Le duo formé de Lucile de Pesloüan et Geneviève Darling s’est fait connaître dès la parution de Pourquoi les filles ont mal au ventre?, un premier titre couronné de succès. J’ai mal et pourtant ça ne se voit pas…, leur second roman graphique, aborde les problèmes de santé mentale et s’est mérité le prix du livre jeunesse des bibliothèques de Montréal à l’automne dernier.

Chaque double page présente un texte personnel et intime illustré par Geneviève Darling de façon poétique dans les tonalités de bleu gris, rappelant la grisaille du blues. Des accessoires, un décor ou un regard, tout témoigne du malaise de chaque personnage. Au fil des pages, on apprend à connaître le problème de Manu, Eve, Claudine, Charlie, Axel, Suzanne, Marc…Ils sont plus de vingt à se confier à tour de rôle :  « C’est fou d’avoir tout le temps peur. J’en arrive à avoir peur d’avoir peur. La plupart du temps, il ne m’arrive rien

Comme dit Lucile de Pesloüan, une jambe dans le plâtre c’est visible et ça attire la sympathie. Mais juste à côté de nous, quelqu’un peut souffrir de l’intérieur, à l’insu de tous :  « Comment décrire aux autres quelque chose qui se passe dans notre tête et que nous avons nous-mêmes tant de mal à maîtriser? Comment leur faire comprendre le tumulte qui s’y déchaîne? Difficile pour eux de voir la tempête et les fusées qui traversent nos pensées… Et si on essayait de leur expliquer? »

Ce recueil de témoignages réalistes et touchants permet de démystifier les différentes formes de ce mal invisible : anorexie, intimidation, dépression, suicide, alcoolisme et autres… Un livre à mettre entre toutes les mains. Certains s’y reconnaîtront et y trouveront réconfort et empathie. D’autres découvriront la douleur au quotidien que vivent leurs proches, sujet encore tabou hélas!

« Prendre soin de soi, c’est écouter ses émotions et respecter sa santé mentale en gardant en tête que nous sommes seuls maîtres à bord de nos vies. C’est une grande responsabilité, mais aussi la seule manière d’aller bien, d’être bien. »

Une liste de ressources se trouvent en annexe : lignes d’écoute, professionnels de la santé, groupes de soutien, associations et centres communautaires… Un outil précieux.  

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Lucile de Pesloüan. J’ai mal et ça ne se voit pas… Illustrations de Geneviève Darling. Éditions de l’Isatis, 2018, 56 p. ( Collection Griff, 4)