Culture

L’art avec un grand «A» au 1855 exposition collective

De gauche à droite: Andréanne Rioux, Audrée Thibault, Sylvie Tétreault, Johanne Massé, Mariette Racette Leblanc, Také Jean-François Ostiguy Delabroche, Lisette Hélène Blanchard. Photo : Mandoline Blier

Ce printemps, la galerie d’art 1855 exposition collective présente l’exposition A. Plusieurs des œuvres qui y sont dévoilées permettent une véritable incursion dans l’art comme outil privilégié de transformation personnelle et sociale.

« Ça m’a permis de m’apprécier, d’accepter ma situation actuelle, avec mes limites physiques et de découvrir d’autres capacités ». Mariette Racette Leblanc, membre au Trait d’union Montérégien (TUM), témoigne ainsi de son expérience comme participante aux ateliers artistiques offerts par l’organisme communautaire. La ressource de parrainage pour les personnes vivant des enjeux de santé mentale proposait deux ateliers créatifs, un en art thérapie, et un autre pour s’initier à la peinture acrylique. Ce sont les œuvres issues de ces activités de groupe qui sont actuellement exposées au 1855 des Cascades ouest. « Il n’y avait pas d’obligation pour les participants de présenter leur œuvre ici, mais tous l’ont voulu», mentionne Sylvie Tétreault, directrice du TUM.

Il faut dire que la confiance acquise suite aux ateliers et la fierté de présenter ses accomplissements étaient palpables dans l’expression des participants lors du vernissage du 2 mai dernier à la galerie. « Ces ateliers créatifs sont intéressants au niveau interpersonnel. Il s’y fait des apprentissages qui sont transférables dans d’autres relations », remarque Sylvie Tétreault. « La création facilite les liens entre les participants, ceux-ci perdurent parfois dans le temps. C’est donc en cohérence directe avec notre mission. »

Pour Andréanne Rioux, l’artiste et art-thérapeute associée à ces projets, le but est de        « transmettre le plaisir de la création artistique comme outil de mieux-être, qu’importe ses compétences ». Il s’agit pour elle de « favoriser l’accessibilité et le développement de l’autonomie créative ». Lorsqu’Audrée Thibault, DÉ de son pseudonyme artistique, explique son œuvre, il est clair que l’objectif est atteint. « J’ai voulu transmettre ma libération, les forces que je découvrais. Les fleurs représentent mes projets qui bourgeonnent, les forces sont comme l’eau qui les nourrit et les aide à se développer. »

Les Impatients

Les collaborations créatives en lien avec la santé mentale ne sont pas nouvelles pour le 1855 exposition collective. Un mur est même consacré aux œuvres des Impatients. Les Impatients viennent en aide aux personnes ayant des problématiques au niveau de leur santé mentale, par le biais de l’expression artistique. Ces ateliers, une trentaine, ont lieu dans plusieurs villes du Québec. À St-Hyacinthe, les rencontres se font directement à la galerie. Les activités artistiques sont coanimées par l’artiste Mélanie Boucher et par un intervenant du CISSS.

Také Jean-François Ostiguy Delabroche, est membre du Trait d’union Montérégien et un habitué chez Les Impatients. C’est lors de son rétablissement, suite à d’importantes crises de santé mentale et une hospitalisation, qu’il a découvert le groupe. « Au début c’était difficile. Je ne parlais pas beaucoup, j’avais des difficultés personnelles et sociales. J’étais comme un zombie. Les ateliers m’ont permis de redécouvrir mes capacités cérébrales et manuelles, de reprendre sur moi et de me retrouver. Ici, il n’y a pas de performance, pas de jugement, chacun a son rythme. Ça favorise les échanges et encourage les contacts   sociaux. », partage ce dernier.

Le 1855, un espace communautaire

Du 6 au 12 mai 2024, c’était la semaine de la santé mentale. Exposer durant cette période allait de soi pour Sylvie Tétreault. « Montrer ces créations, c’est une belle façon de parler de santé mentale sous un angle positif. Les difficultés existent, mais il faut voir les personnes dans leur globalité. Les œuvres relatent tout le potentiel des individus aux prises avec cette problématique et cela permet des ouvertures, des échanges avec la population.»

En plus des œuvres des membres du TUM et des Impatients, l’exposition A présente également les créations de parents et d’enfants réalisées dans le cadre d’ateliers donnés par l’artiste visuelle Doris Chassé, en collaboration avec Réseau famille action. L’organisme communautaire travaille au développement de l’autonomie et de l’amélioration du bien-être des familles, dans un contexte de monoparentalités diverses et de recomposition familiale.

En somme, cette exposition printanière démontre bien la mission à la fois artistique et sociale du 1855 au sein de la communauté maskoutaine.

L’exposition A est présentée du 2 mai au 9 juin 2024 à la galerie d’art 1855 exposition collective.