Culture

Marc Bisaillon : du cinéma à la télévision

Le Maskoutain Marc Bisaillon a relevé haut la main le défi de la quotidienne Indéfendable, diffusée à TVA. Photo : Nicolas Humbert

Après avoir exploité les thématiques du silence et des secrets familiaux dans ses trois longs métrages, La lâcheté (2007), La vérité (2011) et L’amour (2018), le Maskoutain Marc Bisaillon a relevé haut la main le défi de la quotidienne Indéfendable, diffusée à TVA. La chaîne de télévision annonçait cette semaine le retour de la série pour l’automne prochain, une bonne nouvelle pour le script-éditeur.

Le Maskoutain Marc Bisaillon a relevé haut la main le défi de la quotidienne Indéfendable, diffusée à TVA. Photo : Nicolas Humbert

C’est avec enthousiasme que Marc Bisaillon a accepté de renouveler son contrat avec l’une des séries les plus attendues de 2022. Amateur de suspense à saveur d’histoires vraies, ce dernier se dit confortable au sein du téléroman dramatique : « J’aime ça, parce que ça nous questionne… Je trouve ça intéressant, comment les gens réagissent quand un crime est perpétré. »

Selon le réalisateur de métier, ce qui ajoute au caractère unique d’Indéfendable et qui fait que la série se démarque sur la toile culturelle québécoise, c’est entre autres la participation de Me Richard Dubé à l’écriture de certains passages. « Il a 38 ans d’expérience comme avocat et il nous amène ce point de vue là [de la défense] qui n’a jamais vraiment été abordé dans aucune émission, au Québec. »

En effet, c’est une première dans l’industrie télévisuelle de chez nous qui ne traitait pas en profondeur de la défense pleine et entière, ainsi que de la présomption d’innocence.

Suggestion inattendue

Marc Bisaillon était tuteur en scénarisation à l’INIS (l’Institut national du son et de l’image) lorsqu’il a été contacté pour travailler sur la série. Référé par son collègue Pierre Houle, aussi script-éditeur sur la quotidienne, le réalisateur était on ne peut plus surpris par cette proposition, mais également très emballé par cette nouvelle occasion de carrière. « C’est une occasion qui ne se présente pas souvent », a affirmé celui qui est issu du cinéma québécois indépendant et qui ne pouvait refuser une telle offre.

« Ça roule! »

Lorsqu’on lui demande quels sont les défis que comporte son rôle de script-éditeur sur une émission quotidienne, Marc Bisaillon nous répond sans équivoque que la communication, la rapidité d’exécution et le temps sont les trois plus grands enjeux. « On a seulement dix jours pour travailler sur un épisode, ce qui n’est pas beaucoup. Ça roule, mettons! », lance Marc Bisaillon, tout sourire, avec une passion presque palpable. « On travaille déjà sur la saison 2! »

En tant que téléspectateur, il est bien souvent facile d’oublier tout le travail des artisans de l’ombre. Toutefois, Marc Bisaillon rappelle que l’écriture d’un seul et même épisode se déroule en plusieurs étapes, ce qui nécessite une limpidité dans les échanges de l’équipe.

Les auteurs soumettent tout d’abord une « version un » du synopsis. Celle-ci est envoyée aux scripts-éditeurs qui le relisent et qui s’assurent notamment du dynamisme de l’écriture et de la continuité entre les nouvelles scènes et celles des émissions précédentes. Le scénario est ensuite transmis aux correcteurs. « Après ça, on l’envoie à la productrice qui émet aussi ses commentaires. Puis, c’est envoyé au diffuseur TVA », conclut Marc Bisaillon.

Chaque phase de création est assujettie à l’approbation de la production et du diffuseur et peut être revisitée au besoin pour lui apporter des correctifs. « Ça nous est arrivé de tout revirer à l’envers, puis de recommencer », admet l’artiste qui reconnaît les risques de son métier. « La référence, c’est tout le temps le script-éditeur », renchérit-il. C’est pourquoi son travail est essentiel au bon déroulement de la série.

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C’est plus d’un million de téléspectateurs et demi (1 511 000, plus exactement) qui ont été à l’écoute d’Indéfendable en cette première saison. « Pour la première fois de ma vie, je travaille sur quelque chose que les gens connaissent », s’esclaffe Marc Bisaillon. « Des fois, je prends des marches, le soir, vers 19 h, et je vois [dans les salons] que c’est Indéfendable qui joue et je suis vraiment content! »

Pour lui, c’est signe que les Québécois aiment la télévision et les acteurs d’ici : une belle réussite pour le Maskoutain qui souhaite tout autant de succès à son équipe pour la deuxième saison!