Environnement

BIOMÉTHANISATION : À PLEIN GAZ !

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La Ville de Saint-Hyacinthe a voulu rassurer tout le monde quant au projet de biométhanisation amorcé en 2010. L’affaire marche rondement et la phase II du processus est bel et bien enclenchée.

Louis Bilodeau, Claude Bernier, Pierre Gabrielli et Pierre Mathieu. (Photo: PHF)

Et pour marquer le coup, le maire Claude Bernier était flanqué du directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, de même que du directeur du service de l’ingénierie, Pierre Gabrielli et du surintendant de l’usine de traitement des eaux usées, Pierre Mathieu.

À noter que messieurs Gabrielli et Mathieu avaient visité certaines villes européennes, lors d’une phase exploratoire, pour s’enquérir de leur expertise en matière de biométhanisation. Cette technologie existe depuis une trentaine d’années en Europe et aurait fait ses preuves.

Il faut dire que l’ambitieux projet maskoutain est une première au Québec (voire en Amérique du Nord) et que de ce fait, bien des yeux sont tournés vers nous. « À peu près toutes les villes importantes du Québec ont envoyé quelqu’un pour étudier nos installations » relate Pierre Mathieu.

« On est en train de tracer le chemin, note Pierre Gabrielli. On écrit, à mesure, le livre des normes à suivre et cela peut comporter certains ajustements et des délais ».

Mais le projet avance comme prévu, affirment les intervenants, un projet qui a nécessité un règlement d’emprunt de 50 millions de dollars, rappellent-ils.

Le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, estime que non seulement l’investissement serait amorti d’ici six ou sept ans, mais que l’usine pourra par la suite générer des profits, réduisant d’autant le fardeau des contribuables.

Les sources de revenus pourraient être diverses, selon le plan présenté aux médias. Après l’achèvement de la phase II, la valorisation de tout le biogaz supplémentaire, produit à l’usine d’épuration, passera par un poste de raffinage et le rendra ainsi compatible avec le gaz naturel vendu et transporté dans le réseau gazier public.

Par ailleurs, on envisage de négocier avec les entreprises spécialisées en agroalimentaire afin de leur offrir de traiter leurs résidus de matières organiques : une opération qui se paie.

« Ce sera une seconde source de revenus qui permettra d’amortir les dépenses d’investissement, tout en offrant aux entreprises de notre milieu une solution verte à la gestion de leurs rejets industriels » affirme-t-on.

Deux nouveaux chantiers

Mais avant d’en arriver là, il y a des étapes à franchir. Deux importants chantiers seront mis en œuvre d’ici peu.

D’abord il y aura la construction d’un centre de réception et de traitement des matières organiques ainsi que d’une plateforme de maturation qui seront construits dans le parc industriel Théo-Phénix.  La bâtisse sera située au 8400, rue Émilien-Letarte (tout juste à l’ouest de l’entreprise Bessette et Boudreau).

« Ce centre de réception sera localisé dans le secteur industriel et non à côté de l’usine d’épuration et ce, afin d’optimiser la possibilité d’expansion future de cette dernière » explique Louis Bilodeau.

Justement, on procédera également à l’agrandissement des installations existantes à l’usine d’épuration située sur la rue Girouard Est. 

On y construira un bâtiment abritant trois réservoirs de réception qui serviront à entreposer des matières organiques, conditionnées au centre de traitement, et d’autres, provenant des industries agroalimentaires.

L’installation  traitera aussi les matières organiques provenant des collectes hebdomadaires des bacs bruns ainsi que les intrants qui seront fournis par des industries, des institutions et des commerces situés sur le territoire des MRC des Maskoutains et d’Acton.

Saint-Hyacinthe :  une ville « verte »

En 2010, la Ville de Saint-Hyacinthe produisait pour la première fois du biogaz à partir des boues recueillies à l’usine d’épuration. Le combustible obtenu permettait essentiellement d’alimenter l’usine en énergie.

De plus, on a commencé à utiliser le terreau produit à partir de la déshydratation des boues pour aménager des espaces verts appartenant à la Ville.

« Nous sommes toujours bien résolus à faire de Saint-Hyacinthe une ville verte et la mise en place de ce projet contribue à concrétiser la mission environnementale que nous nous sommes donnée, il y a quelques années » a conclu le maire Claude Bernier.