Environnement

Des inquiétudes à propos du projet de transbordement de gaz propane à Upton

Maxime Beaugrand et Nicolane Sabourin, porte-paroles du mouvement citoyen «Upton sans flamme». Photo : courtoisie

L’inquiétude est palpable face au projet du Groupe Suroît et de Distribution Upton qui souhaite exploiter un site de stockage et de transbordement de gaz propane à l’entrée nord de la municipalité d’Upton.

Un mouvement citoyen a été formé en décembre dernier afin de donner une voix à tous ceux qui s’inquiètent. « Plusieurs personnes ont entendu parler de ce projet pour la première fois lors de la dernière campagne électorale municipale. Nous sommes allés à la séance du conseil de décembre où nous avons fait part de nos inquiétudes. En janvier, nous avons envoyé des questions au conseil qui se tenait à huis clos en raison des mesures sanitaires. Nous allons continuer de les talonner. Nous aimerions que la Ville prenne position dans ce dossier. C’est la seule partie qu’on n’entend pas publiquement », indique Nicolanne Sabourin, porte-parole du mouvement citoyen « Upton sans flamme ».

Maxime Beaugrand et Nicolane Sabourin, porte-paroles du mouvement citoyen «Upton sans flamme». Photo : courtoisie

Le mouvement est formé de neuf personnes impliquées directement et d’une centaine de partisans. « Nous avons produit et distribué un dépliant afin d’informer la population d’Upton. D’autres actions sont à venir. Nous voulons consulter les agriculteurs afin de valider de l’existence ou non d’un besoin de stockage de propane dans le coin. Nous avons discuté une bonne heure mardi (8 février) avec le promoteur. Le canal de discussion est ouvert. Notre plus grande inquiétude est à propos de l’emplacement à proximité des résidences », précise Mme Sabourin.

Le député s’implique

Le projet inquiète également le député bloquiste de Saint-Hyacinthe-Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay. « Je ne suis pas contre le projet, mais j’ai de grandes inquiétudes sur plusieurs aspects. Comme je n’ai pas eu de réponse via la Loi d’accès à l’information, j’ai envoyé mes questions au feuilleton à la Chambre des communes. Ils ont l’obligation légale de me répondre dans un délai de 45 jours. Nous saurons donc prochainement si les compagnies ont obtenu les approbations ministérielles et les certificats nécessaires, ainsi que certains détails concernant le tracé des chemins de fer qui restent nébuleux pour le moment », explique le député.

Le projet inquiète également le député bloquiste de Saint-Hyacinthe-Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay. Photo : Courtoisie

Emplacement problématique

Le député estime que l’emplacement visé par les deux entreprises pour construire ces chemins de fer est problématique au niveau de la sécurité et potentiellement au niveau de l’environnement. « Les voies ferrées seraient construites sur des terres agricoles en bordure de la rivière Noire, où il y a des mentions historiques d’espèces à statut particulier, s’inquiète l’élu. La proximité avec les résidents du village ferait d’un éventuel accident une véritable tragédie. L’école de la Croisée se trouve à peine à 1,25 km du site potentiel. Personne ne veut revivre un deuxième Lac-Mégantic. »

Deux ministres interpellés

Simon-Pierre Savard-Tremblay a aussi fait parvenir une lettre au ministre des Transports, Omar Alghabra, au ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, ainsi qu’à leurs secrétaires parlementaires respectifs, pour les informer de l’inquiétude de la population face au projet et les inciter à être très attentifs vis-à-vis de ce terminal intermodal de 240 wagons-citernes et de 11 réservoirs contenant chacun 90 000 gallons US de gaz propane.

« J’ai été surpris de recevoir une réponse du ministère des Transports dès le lendemain. J’aurai une rencontre très prochainement avec le ministre pour lui faire part des inquiétudes de la population. Il y a beaucoup d’inconnus dans ce projet. Le promoteur ne sort pas beaucoup sur la place publique, ce qui contribue à accentuer les inquiétudes », poursuit M. Savard-Tremblay.

Le promoteur se fait rassurant

Le PDG du Groupe Suroît, Marquis Grégoire Jr, se fait rassurant. « Il n’y a absolument rien de comparable entre notre projet et la situation de Lac-Mégantic. Nos distances sont beaucoup plus courtes et nos réservoirs de propanes seront ensevelis. Nous aurons le projet le plus sécuritaire au Canada. Nous sommes toujours en attente de certaines études de nos experts qui ont pris du retard en raison de la pandémie. Dès que nous aurons tout en main, nous irons présenter le projet au conseil municipal d’Upton et à la population et nous voulons aussi rencontrer le groupe d’opposants pour les sécuriser. Il y a beaucoup de désinformation dans ce dossier et le retard amplifie le tout. Nous n’avons rien à cacher. Nous attendons simplement d’avoir tout en main pour présenter le projet », commente-t-il.

Un conseiller municipal prudent

Le conseiller municipal Mathieu Beaudry demeure prudent dans ce dossier. Il a déclaré publiquement qu’il fallait encadrer le tout et s’assurer que ça soit le plus sécuritaire possible. Nos demandes d’entrevues auprès du maire d’Upton, Robert Leclerc, sont demeurées sans réponse.

Rappelons qu’en 2010, une fuite de propane sur le site de Distribution Upton, au cœur de la municipalité, avait forcé l’évacuation des résidents. En mars 2021, une décision de la Régie du bâtiment du Québec a forcé l’entreprise à cesser l’exploitation de son centre de transvasement de propane pour des raisons de sécurité.