Environnement
Exploitation des hydrocarbures

La mobilisation citoyenne s’élargit

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La mobilisation citoyenne s'élargit pour contrer l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste sur le territoire québécois. Lundi dernier, à Saint-Hyacinthe, plus d'une centaine de personnes s'étaient réunies pour la présentation de 28 532 formulaires de refus d'accès à la propriété.

(Photo: Paul-Henri Frenière)

Ce chiffre s'ajoute au 37 125 autres documents semblables déjà déposés à l'Assemblée nationale du Québec à l'initiative du Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la Vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL).

Cette deuxième phase de la campagne « Vous n'entrerez pas chez nous! » a donné lieu à l'adhésion de plusieurs nouveaux groupes de citoyens de différentes régions du Québec qui se préoccupent des impacts négatifs de l'exploitation des hydrocarbures. Actuellement, le regroupement fédère plus d'une centaine de comités.

Le chef Daniel Blackfeather Larmand. (Photo: PHF)

Parmi ces groupes, la présence de représentants de trois communautés autochtones a particulièrement été remarquée. « Ça fait 458 ans qu'on attend après vous » a lancé le chef de la communauté Hochelaga de l'Iroquoisie, Daniel Blackfeather Larmand. Il faisait référence à la préoccupation constante pour l'environnement que les peuples autochtones ont entretenue au cours des siècles.

« J'ai un petit message à faire au gouvernement provincial », a-t-il lancé à la surprise de l'auditoire et même des organisateurs : « Madame Marois, vous avez jusqu'au 28 février pour retirer tous les équipements de l'Île d'Anticosti ». MOBILES n'a pu obtenir davantage de détails sur cet ultimatum.

D'abord concentré dans la vallée du Saint-Laurent pour contrer la fracturation hydraulique et l'exploitation du gaz de schiste, le regroupement a progressivement élargi son champ d'intervention.

« Devant le parti-pris en faveur du développement de la filière hydrocarbure affiché par nos gouvernements en dépit des signaux d’alarme lancés par les scientifiques au sujet du réchauffement climatique, le RIGSVSL estime aujourd’hui qu’il ne peut plus restreindre ses interventions à la seule lutte contre la fracturation hydraulique et l’exploitation du gaz de schiste » peut-on lire dans leur communiqué.

Marc Brullemans, Richard Langelier et Jacques Tétreault. « En conséquence, le RIGSVSL élargit son champ d’action et entend désormais exercer une vigilance accrue sur toutes les questions concernant les hydrocarbures, partout au Québec. Il travaillera à sensibiliser la population à tous les problèmes liés à l’accroissement des activités de développement de la filière hydrocarbures (gaz et pétrole de schiste, pétrole issu des sables bitumineux, oléoducs, transport ferroviaire des produits pétroliers, forages en mer, etc.) et à promouvoir d’autres technologies axées davantage sur l’avenir à long terme ». Pour refléter ce nouveau mandat, le RIGSVSL adoptera sous peu un nouveau nom.

Question de faire l'état des lieux en matière de recherches scientifiques et sur le plan juridique, les organisateurs de la conférence de presse avaient invité le biophysicien Marc Brullemans, de même que l'avocat Richard Langelier, juriste et rédacteur du règlement dit « de Saint-Bonaventure », adopté par plus de 70 municipalités pour protéger leur eau potable. À noter que Richard Langelier revenait dans ses terres, en quelque sorte, puisqu'il est Maskoutain d'origine.

Jacques Tétreault, président du comité maskoutain pour la protection de l'environnement et porte-parole du RIGSVSL a divulgué les résultats  inscrits sur des cartes géographiques qui confirment l’importance grandissante de la mobilisation citoyenne au Québec. Jacques Tétreault a également présenté plusieurs groupes de citoyens nouvellement associés au RIGSVSL. Depuis 2010, il a donné de nombreuses conférences dans des dizaines de municipalités du Québec.