Environnement

Mars un mois critique

Voilà un écureuil roux qui semble bien surpris de cette chute de neige tardive. Photo Serge Caya

Mars, le troisième mois de l’année, celui durant lequel l’hiver semble desserrer son emprise sur la nature, s’avère critique pour la faune en général. Saviez-vous que les animaux et que les oiseaux en ont ras le pompon des températures glaciales et du manque de nourriture ?

Le menu habituel des oiseaux, principalement constitué d’insectes, est rarement disponible en quantité suffisante ; ils n’ont donc rien à se mettre « sous la dent » ! Et les mammifères sont arrivés au bout de leurs réserves de graisse.

Bien entendu, une bonne partie de la gent ailée qui réside en milieu urbain fréquente les mangeoires, faisant la tournée des divers quartiers maskoutains. Ces espèces d’oiseaux, tels les geais bleus, les cardinaux rouges et les mésanges à tête noire, ont appris à vivre à proximité des humains pour assurer leur survie durant l’hiver. Par contre, d’autres espèces, comme les juncos ardoisés et les bruants hudsoniens, voyagent de grandes distances pour rejoindre les résidences salvatrices. Bonnes gens, attendez encore avant de ranger votre cantine bienfaisante !

Un étourneau sansonnet bien trempé et récemment arrivé tente de survivre à une pluie froide et soutenue durant le printemps. Photo : Serge Caya

Les cerfs de Virginie et les petits mammifères, quant à eux, à quelques exceptions près, sont confinés en forêt où même la réserve de nourriture faible en nutriments est devenue insignifiante. Pour cette raison, on les aperçoit de plus en plus souvent dans les champs où ils tentent de déceler quelques grains de maïs restés sous le couvert neigeux et de profiter des rayons plus chauds du soleil afin de se réconforter.

En mars, les soubresauts de plus en plus fréquents et extrêmes de mère Nature sèment aussi la crainte. Une tempête de neige tardive, le verglas, une pluie froide et soutenue, et même, une chute draconienne des températures peuvent sceller définitivement le sort de certains individus déjà très affaiblis par les rigueurs de l’hiver. Seuls les plus forts survivront ! Le mois de mars constitue ainsi un moment charnière entre l’hiver et le printemps.

Si nous assistons à un début de migration printanière, un retour hâtif sous des conditions extrêmes peut mettre en danger la vie des merles d’Amérique, des étourneaux sansonnets, des corneilles et des carouges à épaulettes. C’est sans compter la grande demande d’énergie qu’exige la mue printanière qui dure plusieurs semaines ; les mâles se départissent de leurs plumes ternes pour adopter un plumage nuptial flamboyant au moment où il y a encore très peu de nourriture disponible dans la nature.

Alors, vivement le printemps pour bénéficier de la chaleur et d’une nourriture plus abondante !

Voilà un écureuil roux qui semble bien surpris de cette chute de neige tardive. Photo Serge Caya