
Roger Lafrance
Cette élection fédérale est tout sauf ennuyante et prévisible. Au début de l’année, qui aurait pu prédire qu’on risquait de réélire un gouvernement libéral? Pas grand monde en effet, et certainement pas moi.
Personne n’aurait pu prédire à quel point Donald Trump sèmerait le chaos sur la planète entière en imposant des tarifs à tous vents. Suite à son élection, on s’attendait à de l’imprévisibilité et à des gestes d’éclat, mais certainement pas à ce point.
Le président américain monopolise tous les esprits par son attitude autoritaire. Il ne respecte aucun traité. Il est même prêt à redessiner les cartes géographiques!
Qui est le mieux outillé pour faire face à Trump? C’est la question de l’urne, éclipsant tous les autres sujets. C’est oublier qu’on avait bien des choses à reprocher au gouvernement sortant de Justin Trudeau. Citons quelques-uns des enjeux qui mériteraient notre attention dans ce scrutin.
Le logement. La crise du logement est loin d’être terminée. Le gouvernement fédéral en est en partie responsable, lui qui a coupé les budgets du logement social depuis longtemps. Même s’il a débloqué des sommes importantes au cours des dernières années, il reste encore beaucoup à faire, d’autant plus que la réalisation de projets immobiliers prend souvent des années.
La prestation des services gouvernementaux. On se souvient encore tous de la crise des passeports, des demandes d’immigration qui prennent des années à se régler ou des frontières poreuses. Il y a encore beaucoup à faire pour rendre les services fédéraux plus efficaces.
L’immigration. Justin Trudeau était un premier ministre jovialiste qui voulait ouvrir nos frontières à tous ceux qui envisageaient un monde meilleur. On a vu les résultats d’une telle ouverture. On ne peut pas recevoir autant d’immigrants sans se donner les moyens de les loger et de s’en occuper dignement. La pensée magique n’est pas une bonne solution.
Les déficits. Il s’en trouve toujours pour dire que nos déficits ne sont pas si graves que ça, surtout quand on les compare aux autres pays. Or, il y a toujours un malaise à laisser un tel héritage aux générations qui nous suivent. Pelleter ses problèmes par en avant n’est pas non plus une bonne option.
La crise climatique. Avouons-le : l’environnement est le grand absent de cette campagne. Un des premiers gestes de Mark Carney comme premier ministre a été d’abolir la taxe sur le carbone, qui était déjà une des promesses phares des conservateurs. La crise climatique est encore bien présente, et jusqu’à maintenant, elle semble l’enjeu oublié chez tous les partis politiques.
Comme on le voit, même si les menaces tarifaires de Donald Trump monopolisent toute l’attention, il y a bien d’autres enjeux qui devraient être débattus lors de cette élection fédérale.
Notre système électoral n’est pas parfait. On vote à la fois pour le premier ministre, le parti au pouvoir et notre député. Par contre, il nous permet d’exercer notre droit de vote et de choisir le gouvernement que nous désirons.
Comme citoyen, on peut faire bien des gestes pour améliorer notre collectivité, mais celui de voter est le plus important, celui à la portée de tout le monde, peu importe pour qui on votera. C’est pourquoi voter est si important.
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