Politique
POUR UN PÔLE CULTUREL AU CENTRE-VILLE

BLITZ au conseil municipal

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« Si la Ville n’aide pas le centre-ville, qui va le faire ? » C’est le cri du cœur lancé par Pierre Bienvenue à la séance du conseil municipal tenue le 7 mai dernier. Le président de la Société de développement du centre-ville était accompagné de nombreux citoyens venus signifier leur désaccord à la décision de la Ville à l’effet de loger des organismes socioculturels à la Métairie plutôt qu’au centre-ville. Un véritable blitz !

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Plusieurs personnes étaient présentes à la séance du conseil municipal.
Photo : Paul-Henri Frenière.

Un premier coup de semonce avait été donné lors d’une conférence de presse tenue le 10 avril dernier (voir l’article de MOBILES). Étonnamment, les autorités municipales n’ont pas tenté de rapprochement depuis cet appel lancé il y a un mois. « C’est pour cette raison que nous sommes ici aujourd’hui ! » a déclaré Pierre Bienvenue qui a eu droit aux applaudissements des personnes présentes.

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Manon Robert.
Photo : Paul-Henri Frenière.

Parmi les intervenants, on retrouvait Manon Robert (Les Passions de Manon) qui s’est exprimée, sans texte, pour signifier son amour pour le centre-ville. « Depuis 15 ans, j’essaie d’y mettre de la vie et de la couleur » a déclaré Manon Robert qui gère également un commerce au marché centre. Plus prosaïquement, François Grisé (Le Bilboquet, microbrasserie) a argué que la Ville devait faire tout en son possible pour « générer de l’affluence » au centre-ville. Ce qui n’est pas toujours le cas.

La Métairie : un effet « d’éteignoir »

Comme lors de la conférence de presse, Pierre Solis était là pour rappeler aux élus municipaux leur engagement initial de loger ces organismes dans une construction annexée au Centre des arts Juliette-Lassonde. « Une solution beaucoup plus logique » scande à nouveau le président du conseil d’administration. Il fait valoir que le Centre des arts et le Centre d’exposition Expression forment déjà la base d’un « pôle culturel fort » au centre-ville en présentant une offre culturelle professionnelle.

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Yves Morier.
Photo : Paul-Henri Frenière.

Ces propos ont été appuyés par l’ex-juge Yves Morier, aujourd’hui à la retraite et peintre autodidacte. « L’art visuel auquel je participe se doit d’être visible en permanence au cœur même du centre-ville qui aurait tout avantage à ce que l’agrandissement du Centre des arts accueille l’Atelier libre de peinture et Visit’Art ; deux organismes qui se consacrent à la formation, la création et la diffusion de la peinture pratiquée par plus d’une centaine de peintres maskoutains » a-t-il déclaré, soulignant au passage que « l’expropriation » de ces organismes à la Métairie aurait un effet « d’éteignoir » des arts visuels à Saint-Hyacinthe.

« La Métairie : c’est pas la Sibérie ! »

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Bernard Barré.
Photo : Paul-Henri Frenière.

Reconnu pour ses formules choc, le conseiller Bernard Barré (La Providence) a fait valoir, par la suite, que le site envisagé n’était pas si loin : « La Métairie, c’est pas la Sibérie ! C’est tout ce que j’avais à dire » a déclaré celui qui a été le principal promoteur du déménagement des organismes dans son secteur.

Cet argument a été appuyé par le conseiller Donald Côté (Sainte-Rosalie) qui croyait même que la Métairie, située à l’extrémité sud de la ville, faisait partie du centre-ville…

« La Métairie, c’est peut-être pas la Sibérie, mais c’est pas mal loin à pied » a répliqué un peu plus tard Raphaël Boucher qui s’est annoncé comme le représentant de la jeunesse.

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Raphaël Boucher.
Photo : Paul-Henri Frenière.

Flûtiste à la Philharmonique, danseur dans la troupe Les Chamaniers (qui sera éventuellement relocalisée), le jeune homme travaille également au marché centre : il est donc, à plus d’un titre, concerné. Il avance que les jeunes fréquentent particulièrement le centre-ville et que ce n’est pas une bonne idée de disperser les lieux de rencontre aux quatre coins de la ville.

« Plusieurs études scientifiques démontrent qu’il est profitable, pour une municipalité, de concentrer ses activités culturelles dans un même secteur » déclare Raphaël Boucher qui devait faire référence à la théorie de Richard Florida voulant qu’on améliore l’attractivité des villes par le regroupement de ses éléments créatifs dans un même lieu. Cette théorie est d’ailleurs largement appliquée dans plusieurs villes d’Amérique du Nord.

Un manque de consultations ?

Cette décision du conseil municipal n’aurait pas suscité autant de grogne si l’on avait consulté auparavant les principaux concernés. C’est du moins l’avis émis par le citoyen Jeannot Caron qui s’est également exprimé au micro.

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Jeannot Caron.
Photo : Paul-Henri Frenière.

« La population, les gens d’affaires ici présents n’ont visiblement pas été consultés. Je sais que plusieurs organismes communautaires se cherchent actuellement des locaux. Il y a également un projet lié au problème de l’itinérance. » Effectivement, l’ancien couvent appartenant aux Sœurs de la charité pourrait ainsi conserver une vocation… charitable.

Enfin, le maire Claude Bernier a déclaré que les élus tiendraient compte de toutes ces revendications et qu’ils en discuteraient lors d’une réunion. Mais l’espoir est bien mince puisque ce dernier a bien signalé que la décision avait été prise en 2011, bien avant la demande de la SDC. Pierre Solis et Pierre Bienvenue ont néanmoins réitéré leur offre pour une rencontre plus « intime » afin de faire valoir leurs arguments.

« L’ancien centre culturel peut encore tenir un bout de temps » a déclaré Pierre Bienvenue qui, encore une fois, tend la main aux élus pour un règlement du litige.

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Le maire Claude Bernier.
Photo : Paul-Henri Frenière.