Politique

Des pancartes pour dénoncer la « démolition » de l’assurance-emploi

Image pour les listes

Depuis quelque temps, on aura remarqué que des pancartes se sont ajoutées à celles représentant les candidats aux élections fédérales. Le message est simple : « Démolition de l'assurance-emploi – Moi, je vote contre ça! ».

C'est la Coalition des Sans-Chemise, regroupant le Conseil national des chômeurs (CNC), la Centrale des syndicats du Québec et l'Alliance des techniciens de l'image et du son (AQTIS), qui a lancé cette campagne de publicité pour réclamer des «améliorations substantielles» au régime d'assurance-emploi.

Pour la grande région de Saint-Hyacinthe, c'est la Corporation de développement communautaire des Maskoutains qui a pris le relais de cette initiative. Sa coordonnatrice, Chantal Goulet, a convoqué les médias locaux, lundi dernier, question d'expliquer la démarche.

Chantal Goulet. Photo: PH Frenière. « Depuis la création du régime d'assurance-emploi, jamais les chômeurs et les chômeuses n'ont eu autant de difficulté à se qualifier pour recevoir des prestations. Et depuis l'adoption de la loi C-38 du gouvernement conservateur de Stephen Harper, le seuil n'a jamais été aussi bas avec un taux de couverture de seulement 38% » a -t-elle expliqué.

Il faut dire que depuis 25 ans, la couverture du régime n'a cessé de réduire comme peau de chagrin sous les gouvernements libéraux et conservateurs. Si bien que depuis 2006, la Coalition des Sans-Chemise s'est formée pour tenter de stopper l'hémorragie en intervenant lors de chacune des campagnes électorales fédérales.

« Mais on constate que ce n'est pas une cause très sexy, déplore Chantal Goulet. Les gens s'y intéressent peu alors que ces coupures touchent bien du monde. On dirait que les personnes qui en sont victimes n'osent pas en parler ».

Même les statistiques sur le taux de chômage régional sont difficiles, sinon impossibles à obtenir. Le coordonnateur du Mouvement Action-Chômage de Saint-Hyacinthe, Yvan Boulay, en témoigne. « Avant l'arrivée du gouvernement conservateur, nous recevions régulièrement un bulletin qui nous donnait ces chiffres. On avait aussi des rencontres avec un fonctionnaire du bureau local d'assurance-emploi qui nous partageait de l'information. Tout cela n'existe plus ».

Photo: PH Frenière. La campagne menée par les Sans-Chemise a-t-elle des résultats? Chose certaine, on a commencé à aborder la question depuis quelques jours dans la campagne électorale.

Le 17 septembre dernier, le Bloc québécois a dénoncé le fait que les gouvernements successifs ont « piger à pleines mains » dans la caisse pour équilibrer leurs budgets. Rappelons que la caisse de l'assurance-emploi – payée essentiellement par les employeurs et les travailleurs – génère d'énormes surplus chaque année qui vont dans les coffres de l'État.

Le chef du NPD, Thomas Mulcair, a promis pour sa part d'importantes modifications au régime si son parti est élu le 19 octobre. Il s'est engagé, entre autres, à faire adopter une loi qui empêcherait le gouvernement de se servir de la caisse d'assurance-emploi comme « tirelire » pour payer d'autres dépenses, comme les libéraux et les conservateurs l'ont fait à hauteur de plusieurs milliards de dollars dans le passé.

Localement, Chantal Goulet entend bien que ce sujet soit abordé lors des deux débats qui se tiendront à Saint-Hyacinthe, l'un organisé par Solidarité populaire Richelieu-Yamaska et l'autre par la Chambre de commerce et de l'industrie des Maskoutains.