
Alexandre D'Astous
Réunis en assemblée générale extraordinaire, le 19 mars dernier, les membres de Saint-Hyacinthe unie ont décidé d’enclencher la dissolution de la formation politique fondée par Marijo Demers en 2020.
« Depuis la dernière élection, il y a eu une volonté de maintenir le parti en vie, mais en l’absence d’élus et avec tous les changements auxquels nous avons dû faire face, c’était de plus en plus difficile. Nous avons composé avec le départ de la cheffe fondatrice et mon arrivée. Nous avons aussi eu des changements de représentants officiels et des changements à la coprésidence qui ont amené des enjeux de continuité. C’était difficile de maintenir les activités avec le départ de plusieurs personnes clés », commente le chef du parti, Jean-Luc Cécyre, qui avait succédé à Marijo Demers en février 2024. La fondatrice avait remis sa démission en septembre 2023.
Une trop petite équipe
L’équipe administrative était devenue trop petite pour répondre à toutes les exigences du Directeur général des élections (DGEQ). « Il y a une démobilisation des administrateurs. Un parti politique demande beaucoup d’implication tous les jours. Le travail de préparation pour les prochaines élections était colossal. Nous avions une super belle équipe, mais on se voyait trop enchaîné à des tâches administratives jusqu’à l’élection, ce qui nous empêchait d’appliquer nos forces sur la mise à jour de notre programme », explique M. Cécyre.
Un rapport de l’année financière du parti sera déposé auprès du DGEQ. Les sommes restantes au compte du parti Saint-Hyacinthe unie seront remises en intégralité à la Ville de Saint-Hyacinthe comme l’exigent les règlements du DGEQ et ce, après que le parti se sera acquitté de ses obligations financières restantes.
Il y aura des suites
Les idées et les valeurs de Saint-Hyacinthe Unie vont survivre à la dissolution du parti. Plusieurs candidats vont se présenter comme indépendants aux élections du 2 novembre prochain, mais uni par un mouvement démocratique.
« Beaucoup de membres souhaitaient une plus grande décentralisation, même avant mon arrivée à la chefferie. Nous avons certains candidats qui sont mieux enracinés dans leur district. Il y avait une volonté de plutôt miser sur les quartiers. C’est une des raisons qui expliquent que nous avons pris la décision à l’unanimité de dissoudre le parti », raconte le chef.
LE DGEQ nous a mentionné qu’une quarantaine de partis politiques municipaux se dissolvent au Québec », précise Jean-Luc Cécyre.
Un mouvement plutôt qu’un parti
M. Cécyre indique que les administrateurs Saint-Hyacinthe Unie ont convenu que le parti tel qu’il était n’était plus le meilleur véhicule pour porter leurs idéaux. « On veut revenir au concept de mouvement qui précédait la fondation du parti. On veut plutôt créer un collectif. Les candidats vont davantage miser sur les enjeux propres à chacun des quartiers. C’était l’une des leçons de la dernière campagne électorale. Les gens avaient une opinion assez positive du parti, mais peu souhaitaient s’y impliquer. Les gens avaient l’impression que c’était une machine qui marchait toute seule. Une des limites était d’attirer de l’implication. Plutôt que d’user des gens à des tâches administratives, on essaie de mettre en place un mécanisme d’entraide entre candidats potentiels ».
Une conférence de presse aura lieu dans les prochaines semaines afin d’expliquer davantage le fonctionnement de ce nouveau collectif.
L’avenir du chef
Jean-Luc Cécyre dit avoir pris goût à la politique municipale. Il souhaite poursuivre son implication, mais il ne sait pas encore de quelle manière il va le faire. Est-ce qu’il sera candidat?
« Je réfléchis au rôle précis que je veux privilégier, mais oui, même si ça finit sur une note un peu triste, je ne regrette pas du tout d’avoir accepté la chefferie de Saint-Hyacinthe Unie. J’ai pris goût pour la politique sous une forme active. J’ai envie d’y donner suite. Il est très important que les citoyens s’approprient les institutions démocratiques et qu’ils s’impliquent dans la mesure de leur possible. Notre démocratie a besoin de l’implication d’un grand nombre de citoyens », lance M. Cécyre.
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