Politique

Yves Michaud : décès d’un grand Maskoutain

Simon-Pierre Savard-Tremblay avait rendu hommage à Yves Michaud l'an dernier. Photo : courtoisie

Les hommages sont nombreux à la suite du décès du maskoutain Yves Michaud qui a fait sa marque dans les domaines du journalisme, de la politique et des affaires. Connu comme le « Robin des banques », il laisse un grand héritage.

Yves Michaud est décédé le 19 mars à l’âge de 94 ans. Celui qui a été le plus jeune directeur du journal Le Clairon de Saint-Hyacinthe était atteint de la maladie d’Alzheimer depuis quelques années.

En 1969, à 36 ans, Yves Michaud a été élu député libéral de Gouin. En mai 2022, il a reçu la médaille de l’Assemblée nationale pour souligner son apport exceptionnel à la société québécoise.

Hommage du député

Le député de Saint-Hyacinthe-Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, a bien connu Yves Michaud. Il allait régulièrement souper à sa résidence. Il lui a d’ailleurs rendu hommage à la Chambre des communes à Ottawa à la suite de son décès.

« La langue française était sa patrie et le Québec était son pays. Ça résume bien l’homme et son action. Il s’est comporté toute sa vie comme un homme libre et fier aux convictions inébranlables. M. Michaud, le Québec se souviendra. Merci pour tout! », lance M. Savard-Tremblay.

« Nous perdons un grand Maskoutain et un grand Québécois. Je pleure aussi un coloré ami, un homme à la culture générale impressionnante, capable de réciter par cœur les grandes œuvres classiques. Je me souviendrai toujours de moments inoubliables, notamment dans la maison qu’il occupa avec sa chère Monique pendant cinquante ans », commente-t-il.

Une carrière bien remplie

Yves Michaud a eu une carrière bien remplie et il laisse un héritage important. Il a été journaliste de combat à titre d’éditorialiste du Clairon de Saint-Hyacinthe, pionnier de la lutte à l’obscurantisme, député avec le parti de la Révolution tranquille, fondateur du journal Le Jour qui permit la diffusion des idées indépendantistes, diplomate de choc en tant que Délégué général du Québec à Paris, président-directeur général du Palais des congrès de Montréal, précurseur de la découverte de vins français de qualité au Québec, défenseur des petits épargnants contre les puissances bancaires, ce qui lui a valu le titre de « Robin des banques ».

« Comme journaliste, il était le digne successeur de Teddy Bouchard. C’était quelqu’un qui aimait critiquer dans le bon sens. C’était son travail de ne pas hésiter à remettre en question le pouvoir et l’ordre établi. Il était aussi dans une certaine forme d’anticléricalisme et de remise en question des excès du Duplessisme à l’époque. Il était dans un courant libéral, mais pas au sens politique d’aujourd’hui », commente M. Savard-Tremblay.

Le député bloquiste souligne qu’Yves Michaud a joué un rôle très important dans le développement des relations du Québec avec la France de par son rôle de Délégué général du Québec à Paris. Il a contribué au développement de la Place du Québec à Paris.

Un patriote fier

« Pendant toute sa vie, il a été un patriote fier aux convictions claires qui n’ont jamais été remises en question. C’était quelqu’un aux convictions fortes avec une grande liberté de penser. On ne peut pas passer sous silence son verbe, la qualité de son expression. Il avait une culture incroyable. J’avais une excellente relation avec lui. Dans les dernières années, il était rongé par l’Alzheimer. Sa mémoire lui jouait des tours. La bonne nouvelle là-dedans, c’est qu’il ne se souvenait plus de la fameuse motion de blâme qui l’avait tellement rendu amer pendant facilement 20 ans », indique M. Savard-Tremblay.

Rappelons que l’Assemblée nationale du Québec a adopté une motion pour condamner de prétendus propos antisémites de monsieur Michaud qui a demandé à plusieurs reprises le retrait de cette motion qu’il disait sans fondement.

À l’époque chef du parti Québécois par intérim, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, avait tenté en 2020 de faire annuler cette motion sans succès puisque la CAQ s’y était opposée.