Société
À Saint-Hyacinthe

Des lits pour les sans-abris

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Dormir dehors à des températures de -20 degrés Celcius, ce n'est pas évident. Ça peut même être dangereux. C'est pourtant la réalité de sans-abris qui vivent à Saint-Hyacinthe. Oui, vous avez bien lu, à Saint-Hyacinthe!

Photo: PH Frenière.

Cet hiver, certains d'entre eux pourront se réfugier dans un logement bien chauffé du centre-ville pour y passer la nuit. C'est une première!

Situé au 485 avenue de la Concorde (appartement 3), près de la rue des Cascades, l'endroit dispose de six lits et d'un ameublement rudimentaire, mais qui répond aux besoins. On peut rejoindre la coordonnatrice, Andréanne Quesnel, au numéro 450.250.3796.

Les personnes peuvent aussi se rendre directement au refuge. Un surveillant les accueille dès 20 heures 15. Les hébergés y passent la nuit mais doivent cependant quitter les lieux le lendemain matin à 7 heures 30 après avoir pris un petit déjeuner.

Sans tambour ni trompette, ce nouveau service existe depuis la mi-décembre. « Ce n'est pas encore très connu parce que durant les vacances des fêtes, l'information n'a pas tellement circulé chez nos organismes partenaires » explique Louis Lemay, le directeur de Contact Richelieu-Yamaska qui est à l'origine du projet.

Plusieurs organismes de la région étaient d'ailleurs représentés à la conférence de presse qui a eu lieu le 13 janvier dernier. Des organismes qui travaillent en concertation depuis plusieurs mois sur la problématique de l'itinérance. « Nous avons également des contacts avec la Sûreté du Québec et les services d'urgence » ajoute Louis Lemay.

Le coup de pouce de la députée

Louis Lemay, Chantal Soucy et Jeannot Caron. (Photo: PH Frenière)

La députée de Saint-Hyacinthe à l'Assemblée nationale, Chantale Soucy, était fière de remettre un chèque de 16 400$ pour financer cette initiative et permettre la poursuite de la lutte à l'itinérance dans la région. L'argent permettra de maintenir ce service jusqu'au 30 avril de cette année.

La majeure partie de ce montant provient de son budget discrétionnaire, via l'enveloppe du Soutien à l'action bénévole. Chantal Soucy a également sollicité trois ministères du gouvernement et quelques députés caquistes de la Montérégie.

« Ma demande initiale était de 40 000$. mais 16 400$, c'est quand même un très bon début. Je remercie notre députée pour ses démarches et ses efforts » a déclaré Jeannot Caron qui s'implique depuis quelques années pour la cause des sans-abris.

«Jeannot Caron est venu me rencontrer au bureau de circonscription pour me sensibiliser au problème de l’itinérance dans la région, a dit la députée. Quelques semaines plus tard, c’est Radio-Canada qui venait tourner un reportage à Saint-Hyacinthe sur l’itinérance hors des grands centres».

Il faut dire que ce reportage de Radio-Canada faisait suite à un article exclusif de MOBILES sur le sujet. En effet, le 3 juillet dernier, MOBILES publiait le texte « Plus d'itinérants à Saint-Hyacinthe : Besoin d'un service de réinsertion sociale ». Trois semaines plus tard, la journaliste Maude Montembeault, de la société d'État, livrait un reportage reprenant essentiellement les mêmes informations.

Dans l'entrevue que Jeannot Caron nous avait accordée, il avait insisté sur l'importance de la réinsertion sociale. « En plus des services d'urgence et de dépannage, il faut mettre beaucoup d'efforts sur la réinsertion sociale. C'est ça la vraie solution à long terme » avait-il expliqué.

Aujourd'hui, ses propos n'ont pas changé et ils impliquent la collaboration des partenaires du milieu : un travail déjà bien amorcé. Reste la volonté politique, tant au niveau provincial que fédéral, pour faire en sorte d'améliorer le sort des sans-abris en ces temps d'austérité.