Société
Dans la MRC des Maskoutains

Logemen’mêle à la défense des locataires

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Depuis son ouverture il y a quatre mois, pas moins de 90 locataires ont fait appel au nouveau comité Logemen’mêle. Ces demandes ont donné lieu à 224 interventions en lien avec les droits des locataires. « S'il y avait des gens qui doutaient de la pertinence d'un tel comité pour la MRC des Maskoutains, je crois que ces chiffres sont éloquents » a déclaré l'agente de développement, Andrée Rochon, lors d'une conférence de presse tenue au parc Casimir-Dessaulles le 1er juillet dernier.

Andrée Rochon. Photo: PH Frenière Et si la tendance se maintient, l'organisme sera sollicité par environ 250 personnes d'ici la fin de l'année et interviendra près de 600 fois sur des problématiques – souvent multiples – concernant le droit à un logement décent.

Des chiffres éloquents, Andrée Rochon en avait d'autres à livrer. " Dans l'ensemble, 17% des locataires de la MRC qui ont consulté l'organisme faisaient face à un problème d'éviction. Des évictions qui, après analyse, se sont avérées des expulsions illégales dans la moitié des cas".

Questionnée par MOBILES à savoir si certains propriétaires fautifs avaient été ciblés, Andrée Rochon ne les a pas identifiés nommément. Sauf qu'elle a laissé entendre que deux entreprises maskoutaines, qui possèdent plusieurs logements, étaient particulièrement visées par les plaintes des locataires.

Par ailleurs, le comité Logemen’mêle a constaté que dans la plupart des dossiers d'éviction, faits par l'entremise de la Régie du logement, le locataire retient son loyer afin de mettre de la pression sur le propriétaire pour qu'il fasse des réparations ou encore en représailles.

Des locataires « extrêmement » tolérants

Dans le cadre de son mandat, Logemen’mêle fait du « porte à porte », question de réaliser un portrait de la situation du logement dans la MRC des Maskoutains. L'organisme a constaté qu'en général, les locataires sont « extrêmement tolérants » à l'égard de leurs propriétaires qui ne font pas les réparations adéquates.

« Lors de notre tournée, j'ai vu un homme qui devait coincer un tournevis dans l'embrasure de sa porte pour la fermer. Je lui ai demandé si son propriétaire était au courant. Il m'a répondu que oui, mais il n'a pas insisté. Apparemment, il ne voulait pas se le mettre à dos. raconte Andrée Rochon. C'est une situation que l'on retrouve trop souvent, particulièrement en région rurale » déplore-t-telle.

L'agente de développement déplore également que des tierces personnes ne puissent pas faire une plainte à la place du locataire lésé. « Il est déplorable qu'il n'y ait pas un code provincial du logement, dit-elle. Dans la MRC, seule la Ville de Saint-Hyacinthe a une réglementation sur la salubrité et offre la possibilité aux locataires de faire une plainte à la ville en lien avec des conditions insalubres ».

Une réponse à un besoin

Andrée Rochon et David-Alexandre Grisé. Photo: PH Frenière. Le comité Logemen’mêle répond à un réel besoin manifesté depuis longtemps dans la communauté, selon David-Alexandre Grisé du Collectif de défense des droits de la Montérégie (CDDM), l'organisme fiduciaire du comité.

« Au CDDM, comme dans d'autres organismes communautaires, souvent nous devons traiter de problématiques qui concernent le logement. Auparavant, aucun organisme ou instance n'avait ce mandat défini sur notre territoire. De toute évidence, un besoin se faisait sentir dans la communauté » explique-t-il.

David-Alexandre Grisé a profité de cette conférence de presse pour souligner la contribution financière de la CRÉ Montérégie-Est afin d'établir un portrait de la situation du logement sur le territoire. Il a également remercié la Corporation de développement communautaire des Maskoutains pour son appui et les membres du comité de fondation ainsi que les bénévoles qui ont investi du temps dans les activités de Logemen’mêle.

Incidemment, le comité a tenu un kiosque d'information au parc Casimir-Dessaulles suite à la conférence de presse. L'organisme loge actuellement au Carrefour des groupes populaires de Saint-Hyacinthe (1195 Saint-Antoine) et on peut le rejoindre au 450.502.LOGE (5643) ou par courriel: comitelm@outlook.com